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NOUVELLE MISE A JOUR LE 15 avril 2014

samedi 31 octobre 2009

l’Hartmannswillerkopf

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Le rapport du Chef de Bataillon, Commandant le 13me BCA, sur les combats du 7 mars 1915 à l’Hartmannswillerkopf


Camp Barrié, 1e 7 Mars 1915
66me Division
13me Bataillon de Chas.


RAPPORT
Sommaire sur le Combat du 7 Mars 1915.
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Après les violentes contre-attaques par l'Infanterie ennemie exécutées dans la matinée du 6 Mars, l' après midi du 6 Mars et la nuit du 6 au 7 Mars avaient été particulièrement calme.
Les travaux. de défense et d'organisation de la position conquise sur 1e flanc Ouest de l’Hartmannswillerkopf avaient pu être pousses avec la plus grande activité.
Des boyaux offensifs avaient même été poussés en avant devant la droite du 13me Bataillon.

Dans la matinée vers 6 heures 30, quelques projectiles d'artillerie furent lancés dans le secteur du 13me Bataillon : coups complétant le réglage commencé la veille au soir.
A 8 heures. 30, un assez violent bombardement a lieu sur le Col de Silberloch. Ce bombardement ira en augmentant d'intensité pendant toute la matinée. Il a lieu dans les conditions suivantes :
1°/ Tir d'efficacité sur nos tranchées de 1re ligne :
(tir d'ailleurs généralement trop long.)
2°/ Tir de barrage au Col de Silberloch et au Sud du Col.
3°/ Tir d'efficacité sur nos tranchées allant du Silber­loch à la crête entre Vorderguttenbachrunz et Cuttenbach­runz et sur cette crête,
A 9 heures, une très vigoureuse contre attaque se déclenchait contre le fortin et la gauche des tranchées de la 2me Compagnie (sur la droite du fortin).
Les allemands employaient des grenades à main et des sortes de bouteilles remplies de mélinite.
L'attaque était particulièrement violente à 100 mètres environ à droite du fortin, à un ancien boyau allemand pris par le 13me Bataillon et aveuglé par de sacs à terre.
Un gros projectile rempli de mélinite, étant tombé de l'autre coté des sacs à terre, avait enseveli les défen­seurs sous la terre; le Sous-lieutenant Deschamps était blessé par une balle. Un recul se produisit sur ce point : une section de mitrailleuses trop échauffée par le tir, placée non loin du boyau ne pouvait plus tirer.
Mais les défenseurs, un instant ébranlés repartent en avant : ils reprennent le boyau, poussent même de l'avant et construisent un solide barrage recouvert de rondins pour se protéger contre les grenades.
(travail exécuté sous le feu)
Les contre-attaques, avec des alternatives de violence plus ou moins grandes se renouvelèrent jusqu'à 14 heures.
Partout elle, furent repoussées.
Beaucoup de fusils encrassés ne fonctionnaient plus. Une équipe organisée en arrière, dès la veille, les nettoyait et les faisait rapporter au fur et à mesure aux défenseurs.
La conduite de tous les chasseurs a été digne d'éloges.
Les Chefs se sont prodigués.
Je cite particulièrement :
Le capitaine de La Tour déjà décoré pour sa brillante conduite, et qui a été l'âme de la défense sur tout le secteur de droite. Cet officier a eu sa vareuse et son pantalon traversés par deux balles. Le Lieutenant Rémy
qui a dirigé la défense du fortin avec un entrain magnifi­que : malgré un éclat d'obus reçu à l'arcade sourcilière droite est resté sur la ligne de feu, animant tous ses Chasseurs de son exemple.
Le Sous-lieutenant Griffart-Quillon, qui avait organisé la défense du fortin, et qui a fait preuve d'une énergie et d'un esprit d'initiative des plus remarquables. Je proposerai cet Officier pour le grade de Chevalier de la Lé­gion d'honneur.
Le Lieutenant Viallet qui a secondé le Capitaine de La Tour et a communiqué à chacun l'ardeur qui l'animait.
Deux Officiers, sans compter le lieutenant Rémy légèrement blessé ont été blessés assez grièvement. Ce sont les Sous-lieutenants Deschamps et Piolat venant tous deux de la cavalerie. Le Sous-lieutenant Piolat avait re­joint hier dans la soirée.
Les pertes. ne peuvent être encore connues. Elles s'élè­vent approximativement à cinquante blessés et trente morts environ.
Je crois devoir signaler l'énergie des Chasseurs du 13me Bataillon, qui après l'attaque du 27 Février, ont travaillé sans répit à l'organisation des travaux d'appro­che, qui ont facilité la réussite de l'attaque du 5 Mars, ont attaqué de nouveau le 5 Mars, repoussé les contre at­taques du 6, et. après avoir passé deux nuits sur le terrain sans abris, ont, le 7, opposé à l'ennemi une résistance des plus brillantes.
Les pertes de l’ennemi au cours des journées des 5, 6 et 7 Mars doivent être très considérables.
Le moral du 13me Bataillon est excellent; mais la fati­gue est certainement assez grande.

Le Chef de Bataillon Commandant le 13me Bataillon de chasseurs.
signé: d'Alauzier.

Transmis.-
Rien à ajouter que des remerciements au 13me Bataillon qui fut à hauteur de sa rude tâche.
TABOUIS
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L'Hartmannswillerkopf en octobre 2008
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Source SHD : 24 N 1632
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