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NOUVELLE MISE A JOUR LE 15 avril 2014

samedi 19 décembre 2009

Le 150e Régiment d’Infanterie

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DEPART EN COUVERTURE (1914)

Le 30 juillet, à 23 h. 30, arrive le fameux télégramme : « Faites partir troupes de couverture ». Le régiment est sur pied depuis le matin ; il n'y a qu'à ouvrir les plis secrets, donner les ordres et se mettre en route. Et l'aube du dernier jour de juillet voit, une fois de plus, les bataillons en marche vers l'est, par les chemins de la Woëvre si souvent parcourus. Mais cette fois c'est pour barrer la route à l'envahisseur. L'enthousiasme est grand et l'on a hâte de rencontrer l'ennemi, mais l'allemand reste invisible et les avants-postes s'installent sur les emplacements prévus. Le régiment stationne dans la région de Beaumont, Seicheprey, St-Baussant et c'est là que, le 4 août, il apprend la déclaration de guerre de l'Allemagne à la France.

Le 14 août, le 150e se déplace vers le nord et occupe le défilé de St-Benoît-en-Woëvre. Le lendemain, à midi, il aperçoit au loin l'incendie du village de Champs, premier geste symbolique d'un ennemi qui commence une guerre dévastatrice pour tenter de désarmer l'adversaire par la terreur. Le 16 et le 17, relevé par des troupes de réserve, le régiment glisse vers le nord sur Vigneulles puis sur St-Hilaire.

Source : Historique anonyme du 150e R.I., Imp. Fremont Verdun
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Noëls de guerre

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L'office de tourisme de Gravelines présente une exposition qui relate la période de Noël en temps de guerre ou comment nos aïeux fêtaient Noël durant la Première Guerre mondiale.

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Le conseil municipal mise sur la sécurité des jeunes et la mémoire des anciens

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Derrière le cimetière, rue de Linselles, les 2 330 tombes des soldats allemands tombés au combat ont retenu l'attention des opérateurs du projet de Circuit pionnier 14-18, un parcours retraçant la vie de l'armée allemande sur le front d'Ypres pendant la Grande Guerre.

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11 novembre 1918 (79)

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26e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 26 août 1918

27e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 15 août 1918

2e Bataillon de pionniers
11 Novembre – L’Armistice est affiché officiellement dans la matinée. Sans changement pour le Bataillon.
5e Bataillon
11 au 16 Novembre – Même service.
Le Bataillon reçoit du 12e R.I.T. un renfort de 112 hommes de troupe de la classe 1893 :
3 Adjudants
8 Sergents
1 Capl fourrier
10 Caporaux
90 Soldats
Ces militaires sont répartis entre les Cies du Bataillon : 17e Cie : 3 H, 18e Cie 25, 19e Cie 31, 20e Cie 22.

28e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 15 août 1918

2e Bataillon de pionniers
Lundi 11 Novembre – Une suspension des hostilités nous est notifiée pour le 11 Novembre 11 heures heure française (note n° 230 de la 166e D.I.)
5e Cie quitte Ohain pour aller à Macon (Belgique) coopérer avec le Génie à la construction d’un pont et revient cantonner à Ohain.
6e et 7e Cies font mouvement de Buironfosse à Fourmies.

29e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 25 août 1918

1er Bataillon de pionniers
11 Novembre – 1re Cie à St Jean aux Bois. Même travx que la veille
2e Cie fait mouvt de la Fme Rémicourt à Sévigny
3e Cie à Roquigny – Sce de ravitaillt (déxhargt) 10e D.I.
Ordre reçu n° 539/sc de la 10e D.I. en date du 11 9bre En vue de regrouper les éléments de la D.I., les mouvements suivants auront lieu dans la journée du 12 : Cie du 29e, 3 Cies de Roquigny à Logny Bogny

3e Bataillon de pionniers
11 Novembre – ARMISTICE

30e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 31 décembre 1917

1er bataillon détaché aux armées puis 1er bataillon de pionniers
10 au 13 Novembre – Sans changement


orthographe des JMO respectée

Source JMO : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/spip.php?article59
Source pour les principaux combats : La guerre (vécue – Racontée – Illustrée) racontée par les combattants, Aristide Quillet Editeur
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vendredi 18 décembre 2009

Le 52e Régiment d’Infanterie

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MOULIN DE LAFFAUX – PINON (1917)

Le 23 octobre 1917, le 52e, sous les ordres du lieutenant-colonel PICARD, est chargé :
1° d'enlever et de nettoyer les tranchées des Cuirassiers, des Imposteurs et du Cormier ;
2° d'enlever les abris et creutes situés sur les pentes ouest du mont de Laffaux.

Les positions sont des plus solides ; la préparation d'artillerie se fait sérieusement. A 5 h 15, le mouvement se déclenche, tous les objectifs sont enlevés brillamment. Le peloton de la compagnie CHABRAND chargée du nettoyage fait dans une creute 200 prisonniers dont plusieurs officiers.

Les petits îlots de résistance de la première position se voyant débordés ont mis bas les armes. Le 25, exploitation du succès et continuation de la marche victorieuse, malgré le tir des mitrailleuses caché dans les creutes. Occupation d'Allemant, puis conquête du plateau des Grevetts, de la Tour de Pinon et du château de Pinon. Dès 9 heures, nous sommes maîtres du village de Pinon. Notre artillerie a fait un barrage roulant fort bien réglé suivi de près par les vagues d'infanterie. A partir de 10 heures, l'artillerie ennemie réagit violemment ; la marche offensive continue. La 5e compagnie est envoyée en reconnaissance dès 12 h 30, sur le canal de l'Ailette et s'installe sur la rive sud du canal entre le pont du chemin de fer et le réservoir, gardant deux ponts et trois passerelles.

Les prises sont considérables : deux batteries de 105, une de 210, de nombreuses mitrailleuses et 1.000 prisonniers. Le régiment va recevoir sa deuxième palme, et la fourragère lui sera décernée par le maréchal PÉTAIN, le 10 novembre.


Source : Historique anonyme du 52e R.I., Berger Levrault, Nancy – Paris - Strasbourg
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Circuit 1914-1918 : la Grande Guerre dans la Marne

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Comprendre la Grande Guerre dans la Marne, telle est la vocation de cet itinéraire jalonné de monuments, ruines, stèles et nécropoles, témoignages de l’âpreté des combats, ainsi que de musées entretenant le devoir de mémoire de la Grande Guerre, qui s’acheva le 11 novembre 1918.

A voir sur
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Les élèves éditent une plaquette retraçant leur travail sur la guerre de 14-18

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Parmi les dernières actions en date, l'écriture et la publication en couleur d'une plaquette sur « Le lycée Victor-Duruy dans la Grande Guerre (1914-1918) ».

La suite par SUD-Ouest
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11 novembre 1918 (78)

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21e R.I.T.
11 Novembre – Signature de l’Armistice

22e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 31 décembre 1917

23e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 10 août 1918

1er Bataillon de pionniers
11 Novembre – Rien à signaler

2e Bataillon de pionniers
11 Novembre – La 134e D.I. fait mouvement pour se porter dans la zone de Touxières et installe son Q.G. à Tour sur Marne. La 7e Cie est chargée de l’encadrement des P.G. dont elle assurait l’escorte le 10 novembre.

24e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 15 août 1918

1er Bataillon de pionniers
6 au 21 Novembre – Montigny – Repos Evacué pour maladie – Richardot Georges soldat 3e Cie

25e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 15 août 1918

2e Bataillon de pionniers
11 Novembre – Le Bataillon est au camp Jemmapes (sud de Mourmelon le Grand) Travaux de propreté En exécution de l’ordre N° 42381 du G.Q.G. du 30 octobre, 79 gradés et soldats de la classe 1893 sous les ordres de l’Adjudant Cassagnou s’embarquent à Mourmelon le Petit dirigés sur la gare régulatrice de Connantre. Ces militaires passent au 1er Btn du 46e R.I.T.


orthographe des JMO respectée
Source pour les principaux combats : La guerre (vécue – Racontée – Illustrée) racontée par les combattants, Aristide Quillet Editeur
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jeudi 17 décembre 2009

Le 306e R.I. en 1914

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LA RETRAITE

Le 25 août, le repli méthodique commence. Ce mouvement s’exécute en combattant. Le régiment cantonne successivement le 25 août à Saint-Hilaire-sur-Helpes, le 26 à Nouvion, le 27 à Le Sourd. Le 28, le 306e est arrière garde et cantonne à Nouvion-Catillon. Le 29 août, la 137e brigade appuie l’offensive du 18e C.A. en direction de Saint-Quentin. Le 306e franchissant l’Oise vient s’établir, à 15 heures, à la sortie nord-ouest de Moy, formant tête de pont face à Saint-Quentin. A 19 heurs, le régiment, laissant quelques éléments à la garde des ponts, se porte à la ferme Barivas, nord-ouest de Renansart, où il bivouaque.

Le 30 août, relevé par le 18e C.A., le régiment cantonne à Fourdrain ; les trois dernières journées lui coûtent cinquante hommes.

Les 1er et 2 septembre, la retraite continue sur l’itinéraire Braine – Fère-en-Tardenois – Beuvardes.

Le 3 septembre, la 69e D.I. se porte sur Montfaucon. Vers midi, lorsque le 306e se prépare à entrer dans la colonne, il est accueilli par un feu d’artillerie très violent, qui restera gravé dans la mémoire de ceux qui le subirent, sous le nom de « Canonnade de Saint-Eugène ». Le régiment tient néanmoins sous ce feu pendant une heure et demie, perdant 64 hommes et 2 officiers. Les 4 et 5 septembre, le 306e se porte par Montmirail dans la région sud-ouest d’Esternay. C’est l’heure critique de la Marne, le régiment va prendre part dans la bataille.


Source : Historique anonyme du 306e R.I., Berger Levrault, Nancy – Paris - Strasbourg
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Nouveau projet d'exploration du Trou de Jardelle

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Une nouvelle étude de ce gouffre du Haut-Doubs dans lequel ont été déversés des milliers de tonnes d'obus a été décidée

La suite sur France 3
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Quand le jazz se penche sur la Grande Guerre

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Le pianiste américain Bill Carrothers a deux passions : le jazz et l'histoire. Accompagné par le big band des élèves du Conservatoire national supérieur de musique de Paris - la pépinière des futurs grands jazzmen - il se penche sur l'histoire de la Grande Guerre lors de son concert, ce soir à 20 h 30 à La Comète.

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Expo-spectacle «Mauvaise nouvelle»

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« Mauvaise nouvelle » met en scène un épisode particulièrement douloureux de la Guerre 14-18…

La suite sur la Dépêche
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11 novembre 1918 (77)

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16e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 25 octobre 1917

17e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 21 août 1917

18e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 15 novembre 1917

19e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 11 février 1916

2e Bataillon
11 Novembre – Suppression des sections de mitrailleuses contre avions installées par le Bataillon à Beaumont et au Petit Thérain

20e R.I.T.
Du 26octobre au 18novembre, il n’y a rien de noté


orthographe des JMO respectée

Source JMO : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/spip.php?article59
Source pour les principaux combats : La guerre (vécue – Racontée – Illustrée) racontée par les combattants, Aristide Quillet Editeur
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mercredi 16 décembre 2009

Vers le Braunkopf

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Gravure sur bois de Malcouronne


Source : La guerre racontée par les Généraux
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7e REGIMENT DE HUSSARDS

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L’AUDACE

Le 10 septembre 1914, au débouché de Morains-le-Petit, le capitaine THOMASSIN, commandant le 1er escadron, reçoit l'ordre d'aller reconnaître des forces ennemies qui s'abritent derrière un rideau d'infanterie. Il déploie son escadron en fourrageurs, saute les éléments de tranchées derrière lesquels s'abritent les fantassins, les sabre au passage et reconnaît un important rassemblement d'infanterie vers Pierre-Morains.

Le capitaine a son cheval tué sous lui, le lieutenant BIMBENET et plusieurs cavaliers reviennent blessés, mais grâce à son audace il peut fournir l'important renseignement qui lui avait été demandé.

Le 20 juillet 1918, le brigadier DECK, du 4e escadron, faisant partie d'un peloton lancé à la poursuite de l'armée allemande, arrive près de Dormans. L'ennemi est sur la rive droite, une passerelle qui a servi au passage de ses derniers éléments reste intacte. Sans hésiter, DECK met pied à terre, s'engage seul sur la passerelle et va reconnaître les nouvelles positions de l'ennemi.

Au moment où il repasse la Marne rapportant de précieux renseignements, la passerelle est coupée derrière lui par un obus.


Source : Historique anonyme du 7e REGIMENT DE HUSSARDS - IMPRIMERIE BERGER – LEVRAULT, NANCY – PARIS – STRASBOURG
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11 novembre 1918 (76)

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11e R.I.T.
11 Novembre – La 1e Cie continue son mouvement pour aller cantonner à St Hilaire le Petit L’ennemi a demandé un Armistice qui lui a été accordé. Les Hostilités sont suspendues à partir du 11 Novembre à 11 heures

12e R.I.T.
11 Novembre – La 1re Compagnie et la 1re C.M. employés au brancardage des blessés dans les H.O.E. d’Auve et du Mont Frenet font mouvement pour se porter à Semide et cantonnent à Suippes

13e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 11 février 1916

14e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 23 février 1918

15e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 28 février 1918


orthographe des JMO respectée

Source JMO : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/spip.php?article59
Source pour les principaux combats : La guerre (vécue – Racontée – Illustrée) racontée par les combattants, Aristide Quillet Editeur
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mardi 15 décembre 2009

Le 93e Régiment d’Infanterie en Champagne

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(AOÛT 1915, MAI 1916)

Débarquant à Vitry-la-Ville, le 93e gagna Somme-Tourbe par étapes.

Le 27 Août, il montait dans le secteur de La Truie, à l’Ouest de la ferme Beauséjour.

Le nouveau secteur n’était pas réputé comme tranquille.

Les nombreuses tombes échelonnées le long de La Tourbe et du Marson attestaient de la vigueur des combats qui s’y étaient livrés.

En face de nos positions et les dominant, s’étendaient les premières lignes allemandes tracées sur une étroite crête, appelée « La Courtine » se reliant à l’Est, à l’organisation formidable de La Butte-du-Mesnil.

Devant le front tenu par le 93e Régiment d’Infanterie, les lignes étaient très rapprochées, séparées seulement, en quelques points, par les entonnoirs produits par l’explosion des mines, mais, malgré la proximité des lignes adverses, les tranchées ennemies, tracées légèrement à contre-pente, échappaient à nos vues.

Vers l’Est, notre ligne faisait un coude à angle droit, revenait vers l’arrière coupant le ravin des cuisines et venait se placer sur le prolongement de la ligne de soutien du secteur de La Truie.

Aussitôt arrivé, le régiment travailla à des organisations en vue d’une grande offensive prochaine.

Pendant les périodes de repos passées, soit dans les villages démolis de la vallée de La Tourbe, soit dans les bivouacs sous bois, tel que le bivouac de La Voie-Romaine, les aménagements se poursuivaient vers l’arrière.

Enfin dans la nuit du 24 au 25 Septembre, le régiment montait en ligne, pour l’attaque préparée depuis plusieurs jours par notre artillerie.

L’objectif immédiat était pour le 93e les fortins Benoit et de La Croix, puis l’ouvrage de La Galoche et enfin la ferme du Moulin de Ripont.

L’opération comportait pour nos vagues d’assaut un déplacement latéral au cours de l’attaque.

Enfin la jonction de la 21e Division avec le 20e Corps d’Armée, au coude à angle droit de notre ligne, n’était pas sans inquiéter le Lieutenant-Colonel JAHAN ; aussi avant l’heure de l’attaque, quitta-t-il son abri pour se porter vers les tranchées de départ.

Le départ des vagues d’assaut avait été fixé à 9 heures 15, les montres avaient été réglées la veille, cependant le 25 au matin, entre 8 et 9 heures, arriva une rectification d’heure à faire subir aux montres, l’heure nouvelle retardant de 7 minutes sur celle donnée la veille.

Le dispositif d’attaque comprenait l’échelonnement en profondeur.

En tête, le 1e Bataillon (Commandant CHATEL), derrière lui le 3e Bataillon Commandant CHICOT) et le 2e Bataillon était maintenu en réserve.

Les vagues d’assaut, massées dans les tranchées de première ligne, attendaient l’heure du départ.

Le Capitaine POITOU-DUPLESSIS, commandant la 1e Compagnie, étudiant le terrain, s’aperçut que les fils de fer des premières lignes allemandes n’avaient pas été touchés par la préparation d’artillerie ; il en rendit compte à son chef de bataillon :
« Notre artillerie tire peu, écrit-il, et cependant les fils de fer sont intacts, nous sortirons quand même. »

A 9 heures 15, le 1er Bataillon, auquel la modification de l’heure n’a pu parvenir, sort de ses tranchées, se précipite sur les lignes allemandes qu’il traverse et se porte sur l’ouvrage de La Galoche.

Le 3e Bataillon, auquel l’heure rectifiée a pu parvenir (les montres marquent 9 heures 8) attend qu’il soit 9 heures 15, mais voyant partir le 1e Bataillon, part lui aussi sur l’ordre qu’en donne le Commandant CHICOT.

Cependant, le très court intervalle qui s’est écoulé entre le départ des deux Bataillons a été mis à profit par les mitrailleuses allemandes.

Le 3e Bataillon tombe sous leurs feux qui le fauchent littéralement dans les fils de fer en même temps qu’un barrage d’artillerie de 150 et de 210 écrase les tranchées de départ.

Le Commandant CHICOT est tué.

Le Lieutenant-Colonel JAHAN, le Commandant RAVEL qui se trouvait à ses côtés, le Lieutenant PERNET, officier téléphoniste, un officier du génie, tombent mortellement frappés par un obus.

Pendant un quart d’heure, artillerie et mitrailleuses tirent sans relâche.

Des fortins Benoit et de La Croix sortent des contre-attaques qui pénètrent dans nos lignes d’où une poignée d’hommes du 2e Bataillon soutenus par nos mitrailleuses les en chasse.

Vers midi, l’artillerie se calme, les survivants sont rassemblés et occupent les tranchées de départ.

Du 1er Bataillon, il ne reste que quelques hommes avec le Commandant CHATEL arrêtés dès le départ par les mitrailleuses allemandes.

Du 3e, il ne reste pas 200 hommes, enfin le 2e, demeuré en réserve, a subi de sérieuses pertes sous le feu de l’artillerie ennemie. Certains éléments du 1er Bataillon tiennent encore dans les lignes allemandes.

Le Sergent PROTAT conserve, pendant 24 heures, une tranchée qu’il ne doit abandonner que faute de renfort et peut, à la faveur de la nuit, regagner nos lignes.

Cependant, les pertes nécessitent une réorganisation immédiate.

Le 26 Septembre, le régiment revient à La Truie où le Commandant LAFOUGE, qui vient d’arriver, prend le commandement.

Le 27, le 2e Bataillon est porté plus à l’Ouest en soutien des bataillons de territoriaux.

Dans la soirée, un ordre de la 21e Division prescrit de diriger d’urgence deux compagnies (5e Compagnie, Lieutenant ORDONNEAU, 6e Compagnie, Capitaine PERRÉE) à l’Ouest du Trapèze pour y collaborer avec un bataillon du 65e, des éléments du 137e et du 64e, à la prise de cet ouvrage.

La progression par boyaux fut lente ; les Allemands disputent le terrain pied à pied.

L’opération fut dure et coûteuse.

Un des rares officiers survivants de l’attaque du 25, le Lieutenant ORDONNEAU, commandant la 5e Compagnie, est mortellement frappé en entraînant sa compagnie.

Pour faire diversion et hâter la chute du Trapèze, déjà menacé de trois côtés, le commandement décide d’opérer à l’Est, une brèche dans les lignes entre la Courtine et le Trapèze, exactement au col séparant ces deux ouvrages.

L’opération devait être effectuée par les 7e et 8e Compagnies qui attaqueraient du Sud au Nord, soutenues par la 8e Compagnie du 137e, par deux compagnies du 65e qui opéreraient du Nord au Sud, avec la collaboration des troupes déjà en position à l’Ouest du Trapèze.

L’ordre reçu le 5 octobre au soir, devait être exécuté le 6 au matin, il indiquait :
1° L’heure de l’attaque : 5 heures 15.
2° Les moyens : explosions d’une mine chargée de 27.000 kilos d’explosif, concours de toute l’artillerie lourde et de campagne du secteur.
3° La mission : s’emparer de la première ligne allemande qui comprenait deux tranchées distantes de 40 mètres, s’y maintenir, assurer la liaison en avant avec deux compagnies du 65e attaquant du Nord au Sud.
4° Les mouvements préparatoires : les 7e et 8e Compagnies du 93e, formant deux colonnes, devaient se tenir à 500 mètres de leur point de départ pour l’assaut afin d’éviter le danger d’être prise dans l’explosion du fourneau de mine, dont les effets terrifiants étaient attendus.

Le 6 au matin, vers 5 heures 15, au moment où les compagnies de tête terminaient leur mouvement, une petite explosion se fit entendre : il ne sembla pas que c’était l’explosion attendue.

Les compagnies ne partirent qu’à 5 heures 15 selon l’ordre reçu, franchissant aussi rapidement que possible la distance les séparant de leur point de départ pour l’assaut, puis à un signal donné par l’envoi d’une fusée, s’élancèrent dans un nuage de poussière et de fumée, sous un violent bombardement.

Le terrain bouleversé ralentissait la vitesse de la marche.

Les mitrailleuses allemandes établies au Trapèze et à La Courtine s’attendant à notre attaque (30 minutes se sont écoulées depuis l’explosion de la mine) ouvrent un feu croisé et arrêtent l’élan des deux compagnies dont quelques éléments atteignent les tranchées allemandes, mais ne peuvent s’y maintenir.

Cette opération nous coûtait, rien que pour les deux compagnies d’assaut : 2 officiers, Sous-Lieutenants MONNIER et BOURRU, 2 blessés, 200 sous-officiers, caporaux et soldats tués, blessés ou disparus.

Les débris des 7e et 8e Compagnies furent reportés en réserve dans la Grande-Transversale où la 8e perdit encore 13 hommes sous le feu de l’artillerie ennemie. Pour commander ces deux compagnies, il ne restait plus que des sergents.

Le 7 dans la soirée, le Lieutenant-Colonel, les chefs de bataillon et commandants de compagnies partent reconnaître le secteur tenu par le 137e Régiment d’Infanterie aux Mamelles (Nord du Trapèze) et du ravin de La Goutte.

A 20 heures, les 7e et 8e Compagnies à effectif très réduit, quittant leur emplacement, se portent, par Mesnil, au Bois-des-Renards où elles arrivent vers 3 heures du matin.

Cependant, les 5e et 6e Compagnies puissamment aidées par des mortiers de tranchées, gagnaient du terrain à l’Ouest du Trapèze et réduisaient considérablement le saillant. Le 2e Bataillon réuni allait continuer la progression.

Le 8 Octobre, la 5e Compagnie (Lieutenant BELAUD) et la 6e Compagnie (Capitaine PERRÉE), en liaison à droite avec le 65e, à gauche avec la 7e entraient dans l’ouvrage vers 8 heures du matin.

La progression y fut rapide car, les Allemands sous la pression exercée de trois côtés les menaçant d’encerclement, violemment bombardés par les canons de 58, évacuaient la position après une défense héroïque, laissant une centaine de cadavres et une cinquantaine de blessés qu’ils n’avaient pu transporter.

Le butin était considérable, l’avance comportant 600 mètres jusqu’à la cote 187 (Mamelle Sud).

Le 9, la 5e Compagnie continue la progression jusqu’au ravin de La Goutte (boyau de Cobourg) où la résistance de l’ennemi redevient plus vive.

Le bataillon reçoit l’ordre d’organiser la défense sur place.

A partir de ce moment, l’artillerie ennemie, lourde et de campagne, s’acharna sur Le Trapèze, mettant chaque jour à plat tranchées et boyaux, remis chaque nuit en état.

Cependant, grâce aux solides abris des organisations allemandes, les pertes diminuaient : la position s’organisait, les ravitaillements arrivaient régulièrement en première ligne.

De nombreuses mitrailleuses (18 pour le Bataillon) consolidaient la défense de la position.

D’autre part, le terrain en amphithéâtre dominait les positions ennemies de La Courtine et du Poignard et permettait aussi à notre artillerie des réglages précis.

Le 15, attaque : une attaque à faible effectif sur La Courtine ne donna lieu qu’à des accidents dûs à l’inexpérience des renforts reçus.

Le 17, le bataillon était relevé par un bataillon du 137e et se rendait au bivouac de La Voie-Romaine.

Le 8 Octobre, le 3e Bataillon avait relevé un bataillon du 137e Régiment d’Infanterie dans le ravin de La Goutte et le 1er Bataillon était venu se placer aux Mamelles entre le 2e et le 3e. Ce secteur, placé à un saillant de notre ligne, tourné en pentes douces vers les lignes ennemies, était complètement en vue de leurs observatoires.

Conquis depuis le 25 Septembre et jours suivants, il demandait à être organisé défensivement.

Mais l’ennemi veillait dans ses observatoires, faisait démolir chaque jour le travail de la nuit précédente et interdisait par ses tirs toute circulation même d’isolés.

Pas d’abris, ou d’anciens abris allemands, très peu protégés et très exposés aux vues.

Dans les tranchées que l’on parvient à creuser, les hommes ont pour tout abri leur toile de tente. Les corvées de nuit sont, chaque soir, prises dans les tirs de barrage. Ravitaillement en vivres et munitions, matériel destiné aux travaux, arrivent en très faible proportion.

En trois jours, le bataillon reçoit un seul ravitaillement en vivres à peu près complet.

Le 15 Octobre, un obus de 105 éclate dans l’abri occupé par le Comandant CHATEL (1er Bataillon), des éclats d’un deuxième obus l’atteignent au moment où il franchit la porte.

Malgré d’atroces douleurs, car il a la cuisse broyée, le Commandant CHATEL passe les consignes du secteur des Mamelles à son camarade du 3e Bataillon avec lequel il partage son abri, précisant les points importants et ne consentant à se laisser emmener qu’après avoir tout minutieusement réglé.

Le Commandant CHATEL mourut dans le courant de l’après-midi, à l’ambulance de Croix-Champagne.

L’occupation d’un pareil secteur, pour des hommes sans cesse en opérations depuis le 25 Septembre, était littéralement épuisante, surtout lorsque l’insuffisance et même parfois l’absence de fils de fer en première ligne, exposait à l’éventualité continuelle d’une attaque par surprise.

Le 17 Octobre, les 1er et 3e Bataillons relevés allaient, eux aussi, au bivouac de La Voie-Romaine où de nouveaux renforts devaient recompléter le régiment.

Malheureusement, le manque de cadres se fait de plus en plus sentir, particulièrement au 3e Bataillon où il n’y a même plus un officier par compagnie.

Quant aux sous-officiers et aux hommes, ils sont généralement peu expérimentés, venant au front pour la première fois ou y revenant après blessure les ayant retenus longtemps à l’arrière.

Le 24 Octobre, le 3e Bataillon se porte au bois Mollandin, le 1er se porte au bois Jaune, en réserve, derrière les trois autres régiments de la division attaquant La Courtine.

L’attaque réussit partiellement.

Deux compagnies du 1er Bataillon furent appelées d’urgence pour se rendre à l’Ouest du Trapèze en soutien du 137e Régiment d’Infanterie. Enfin le 25, vers 2heures 30, le 1er Bataillon au complet était en position dans Le Trapèze.

Le Général commandant la 42e Brigade, venait prendre le même jour le commandement des troupes opérant dans cet ouvrage : il établissait son P.C. à l’abri Gotha et décidait de relever les unités fatiguées du 137e Régiment d’Infanterie pour reprendre l’attaque à 5 heures du matin.

La relève terminée à 4 heures, l’attaque fut déclenchée à la grenade dans les boyaux.

Le boyau de Cobourg fut repris, mais en raison des faibles moyens d’attaque et des pertes subies, le Général fit arrêter l’opération et donna l’ordre au 1er Bataillon de se consolider sur ses positions.

Le 3e Bataillon, dans la nuit du 25 au 26 octobre, avait relevé dans le ravin de La Goutte un bataillon du 137e Régiment d’Infanterie, le 2e était revenu aux Mamelles.

Cette partie du secteur est de plus en plus agitée, les tirs de barrage et bombardements de plus en plus fréquents.

Les communications téléphoniques presque continuellement coupées, les coureurs tombent souvent, victimes de leur intrépidité dans l’accomplissement de leur mission.

Les 30 et 31 Octobre, le bombardement devient incessant.

L’attaque du 3e Bataillon parait si imminente que le 31, vers 16 heures, le chef de bataillon demande le tir de barrage. Notre artillerie, muette depuis le matin, donne libre cours à son impatience d’intervention.

Les hommes aperçoivent des mouvements dans les lignes allemandes.

Les mitrailleuses entrent en action, allumant une fusillade générale. Pendant 10 minutes, le vacarme se prolonge.

Subitement, l’artillerie allemande se tait, la nôtre continue encore de tirer.

Puis, tout rentre dans un silence inconnu depuis plusieurs jours.

Sur notre gauche, les Allemands avaient prononcé une attaque sur Tahure ; dans le ravin de La Goutte, grâce à l’énergique intervention de l’artillerie, elle n’avait pu déboucher. Le terrain avait été intégralement maintenu, mais les pertes étaient lourdes.

Le 31 au soir, le 1er Bataillon venait relever les effectifs très réduits du 3e Bataillon et le 4 Novembre, le régiment quittait la région du Mesnil où depuis le 25 Septembre, il n’avait cessé de combattre.

Les croix portant le numéro 93, dans les nombreux cimetières de la région, attestent ses pertes et son héroïsme.

Transporté par camions automobiles, il se rendait sur la Marne, dans la région de Soulanges et de Couvrot, pour s’y réorganiser.

Dans les premiers jours de Décembre, le régiment reprenait la direction des lignes vers la région de Tahure.

Le 3e Bataillon, arrivé le 5 décembre à Somme-Suippes, en repartait le 6, à 17 heures, pour se rendre à La Savate où il n’arrivait que le 7, à 3 heures du matin.

Par suite de pluies torrentielles des jours précédents, les pistes et boyaux habituellement suivis étaient devenus impraticables.

Les guides, appartenant à des unités depuis très peu de temps en secteur, étaient peu sûrs de leur chemin dans une nuit très obscure ; aussi avaient-ils préféré suivre les boyaux malgré leur état déplorable.

A plusieurs reprises, il fallut pourtant les quitter.

Entre le bois des Perdreaux et La Savate, les hommes de tête de colonne s’enlisèrent et ne purent être que difficilement sortis d’une situation inquiétante, ayant disparu dans la boue jusqu’à mi-corps.

Le 7 Décembre au soir, le 1er et le 2e Bataillon montaient en ligne au ravin des Mures et faisaient leur relève dans des conditions meilleures, ayant profité des leçons de la nuit précédente.

Nos positions marquaient la limite des avances faites depuis l’attaque du 25 Septembre ; à vrai dire, le secteur n’avait cessé d’être le théâtre de combats : attaque allemande sur Tahure, le 31 Octobre, attaque française au début de novembre, puis opérations secondaires constamment répétées. Les lignes occupées par le 93e étaient situées sur le flanc de la butte de Tahure et des collines avoisinantes dont le sommet appartenait aux Allemands.

Vers l’Est, après avoir coupé la route Tahure-Grateuil, elles descendaient perpendiculairement sur la Dormoise dont elle coupaient le cours pour se raccorder aux organisations de La Brosse-à-dents.

Deux ravins orientés Ouest-Est, séparés par une colline, venaient se rejoindre près de la source de la Dormoise à Tahure.

Le tracé en saillant de la ligne obligeait à de grands détours pour gagner l’arrière sans être sous le feu de l’artillerie ennemie.

De Tahure, il fallait suivre le ravin jusqu’à La Savate, d’où les itinéraires se dirigeaient sur Perthes, tel des boyaux et où aboutissait la partie utilisable des routes.

Sur ce terrain de Champagne, les mouvements de nuit, sauf par gelée, étaient extrêmement pénibles.

De jour, la vigilance de l’artillerie ennemie ne permettait pas d’emprunter les pistes, itinéraires plus courts que les boyaux.

Les observatoires de la butte de Tahure veillaient et ne laissaient passer personne sur le terrain.

De cette situation, résultait une extrême difficulté pour le transport du matériel et des ravitaillements.

Le matériel, pour les abris et pour la pose des fils de fer, n’arrivait que par petites quantités, porté, en Décembre, à dos d’hommes depuis Perthes.

Plus tard, on employa des animaux de bâts jusqu’à ce que l’établissement d’une voie ferrée de 0.60 eût permis, l’apport régulier du matériel.

Le 8 Décembre, l’ennemi dirige un violent bombardement sur la partie Ouest du secteur et ses arrières.

Le bois de La Savate où se trouve le 3e Bataillon, sous des abris improvisés, est violemment pris à partie.

Les abris s’écroulent, le poste de secours se remplit de blessés et d’hommes qu’il a fallu dégager de dessous de leurs abris.

L’eau manque. Une corvée est envoyée au point d’eau le plus rapproché.

Prise dans le bombardement en traversant le ravin de La Savate, elle subit des pertes et ne rapporte que quelques bidons pleins.

Le mois de Décembre se passe toujours dans les mêmes conditions pénibles.

L’ennemi bombarde fréquemment, de jour, sur nos organisations, de nuit, sur les chemins pour gêner nos ravitaillements.

En Janvier 1916, les résultats d’un travail acharné commencent à se faire sentir.

En ligne, des abris sont en voie d’exécution, l’amélioration des communications permettant l’apport de matériel.

La sécurité du secteur contre une attaque par surprise est garantie par nos épais réseaux de fils de fer.

En février, améliorations de plus en plus sensibles ; la voir de 0,60 a été poussée jusqu’à La Savate, des cuisines ont été établies tout près des lignes : les conditions de vie sont complètement changées.

Cependant, si l’activité ennemie, surtout depuis le début de ses opérations contre Verdun, a bien diminué, il faut quand même se défier des bombardements.

Au début de Mars, dans le secteur tenu par le 2e Bataillon, notre première ligne ayant été portée plus en avant, les Allemands concentrent un violent feu d’artillerie sur la ligne de soutien de ce bataillon.

Le tir, très précis, d’obus de gros calibres, démolissait quelques abris et faisaient une quarantaine de victimes parmi lesquels le commandant COIGNARD, commandant le bataillon.

Le 22 Avril, le 93e quittait la région de Tahure et après quelques jours de repos dans la région de Juvigny, prenait le secteur du Vallon près de Mourmelon, précédemment occupé par un corps de cavalerie.

Il y demeurait jusqu’à fin Mai.

Là, il trouvait un secteur calme, bien organisé au point de vue matériel, doté de communications faciles.

Le 24 Mai, il quittait ce secteur, puis par voie ferrée, ensuite par étapes, se rendait à Nixeville, dans la région de Verdun.


Source : SHD, Historique anonyme. Cote A2g1953
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11 novembre 1918 (75)

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6e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 21 février 1918

7e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 14 août 1918

8e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 14 août 1918

9e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 11 février 1916

10e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 11 décembre 1916


orthographe des JMO respectée

Source JMO : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/spip.php?article59
Source pour les principaux combats : La guerre (vécue – Racontée – Illustrée) racontée par les combattants, Aristide Quillet Editeur
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lundi 14 décembre 2009

Le 60e R.I.T., OPERATIONS EN BELGIQUE en 1917

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Mais le dernier acte s'approche, il reste au 60e peu de temps à vivre comme régiment ; le 6 août, un ordre le divise et le mutile : deux bataillons sont envoyés en Flandre pour prendre part, à l'offensive de l'Yser (1er et 3e) ; le 2e active quelques travaux urgents ; après quoi on ne lui cache point qu'il sera dissous. C'est donc un dernier tour de valse que l'on offre au 60e R.I.T. sur un terrain trois fois glorieux, avant le sacrifice final. L'armée française ne peut plus se payer le luxe de trop nombreux régiments territoriaux qui ne sont pas aptes à l'offensive.

Par Noisy-le-Sec, le régiment est emmené en 48 heures à Wagenburg, une gare de l'armée anglaise derrière Dixmude. Vers le soir du 12 août, les pépères du 60e étaient cantonnés à Rousbrugge sous la tente, le vieux marabout qui déjà abritait les zouaves de Bugeaud. Le 14, dans les boues où furent Stennstrate et la maison du Passeur, les territoriaux travaillaient sous les grosses marmites, avec la même conscience que sur les riches terres de Saône-et-Loire.

Pas une minute l'activité du régiment ne fut suspendue, pendant les jours et les nuits que dura l'offensive de la 1ère Armée. Sous les tirs de préparation, de destruction, de harcèlement, d'interdiction, de barrage, les vieux territoriaux sont là, partagés en trois équipes avec service de huit heures chacune. Par groupe de 5 à 20, ils aplanissent cette glèbe de Flandre que motte par motte leurs cadets arrachent aux envahisseurs. Les lourdes prolonges d'artillerie conduisent à pied d’œuvre les rondins de pins des Landes, sur une plaine désespérément plate et nue, balayée par les 88 et les 105, encore cramponnés à la Forêt d'Houthulst.

Les territoriaux se plièrent aux circonstances les plus rudes ; avant tout, ils tenaient au travail bien fait, question d'habitude et d'expérience, question d'amour-propre, question de patriotisme et de solidarité. C'était tout cela à la fois, car le territorial fut vraiment dans cette guerre le citoyen-soldat, à qui il ne manquait que la jeunesse pour posséder tout ce qui fait l'idéal, chevalier du droit et de la patrie.

Ces « bonshommes » ont été des héros. Ils ne comprenaient pas qu'on se fît tuer sans profit, et ils qualifiaient durement la vanité d'un geste inutile qui condamne à la mort tant de vies qui peuvent sauver la patrie. Mais quand le chef disait « II le faut », les territoriaux regardaient le danger avec un étonnant sang-froid. Ils savaient la loi des nécessités qui unissent les moyens à la fin ; ils avaient conscience nette que la vie de l'individu peut sauver la vie de la société et ils la donnaient « puisqu'il le faut ».

Ces « bonshommes » ont été d'efficaces artisans de la victoire par leur travail incessant. Terrassiers, bûcherons, ouvriers d'art, brancardiers, fossoyeurs, chefs de gare, pontonniers, agents-voyageurs, on leur a tout demandé entre deux périodes de combat et au sortir de quelque cent jours de tranchées ils ont fait consciemment tout ce qu'on leur a demandé. On a parfois usé à l'extrême de leur bonne volonté et mis leur bon sens à rude épreuve. Ils ont pu grogner dans leurs vieilles barbes, mais « ils marchaient quand même ». Leur conscience ne leur eût pas permis d'agir autrement et tout chez eux était marqué du sceau de la conscience.

Ces « bonshommes » n'ont perdu au contact des atrocités de la guerre ni leur bonté, ni leur justice, instincts de leur vie civile. Exécuteurs fidèles de la consigne, ils n'avaient pas de faiblesse pour le prisonnier ennemi, mais ils ne le faisaient pas souffrir.


Source : Historique anonyme du 60e R.I.T. - PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS - 1920
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La Malédiction de l’Ankou

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Jean-Michel Thibaux m’a fait part de la prochaine sortie de son roman (en 2 volumes) écrit en collaboration avec Jean-Pierre Paumier.

Nous sommes en 1914. Justin, berger de son état est envoyé dans le 74 è régiment des bretons où il va croiser le destin d’Erwan, fils d'éleveur de chevaux ruiné par la réquisition et celui de son cousin Lucien, fermier courageux à la bonne humeur permanente. Les deux cousins découvriront la gaité des gens du sud et Justin les superstitions de la Bretagne profonde, mais également l'incroyable érudition de quelques uns. Ni les horreurs de la guerre, ni la misère provoquée par cette folie meurtrière ne les empêcherons de vivre comme ils l'ont décidé: en hommes libres.


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Noëls de guerre, l'exposition du souvenir

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Avec le froid, la neige, la pluie, le gel, la boue gluante qui plâtre les vêtements, avec les poux qui pullulent dans les plis des capotes crasseuses et les rats qui grouillent dans les boyaux étroits, toujours prêts à mordre... Noël ouvre une parenthèse magique…

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11 novembre 1918 (74)

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1er R.I.T.
Il n'existe pas de journal des marches

2e R.I.T.
Il n'existe pas de journal des marches

3e R.I.T.
Il n'existe pas de journal des marches

4e R.I.T.
Il n'existe pas de journal des marches

5e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 15 août 1918


orthographe des JMO respectée

Source JMO : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/spip.php?article59
Source pour les principaux combats : La guerre (vécue – Racontée – Illustrée) racontée par les combattants, Aristide Quillet Editeur
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