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NOUVELLE MISE A JOUR LE 15 avril 2014

mardi 6 avril 2010

2e Régiment de Spahis

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Opérations en France

La mobilisation avait trouvé le 2e Régiment de Spahis au Maroc où il venait de coopérer brillamment à la prise de Taza.
Le 21 mai 1915, un régiment de marche composé des 1er, 2e, 4e et 5e escadrons est envoyé en France sous le commandement du Colonel POCHET Le BARBIER de TINAN, (effectif : 30 officiers, 787 Spahis, 889 chevaux et mulets, 40 voitures).
Un second régiment de marche, composé des 3e, 6e, 7e, 8e et 9e escadrons, restait au Maroc sous le commandement du Chef d'Escadrons de VILLENEUVE BARGEMONT.
Des échanges périodiques de détachements de relève sont organisés entre le Régiment du Maroc et celui de France pour permettre au plus grand nombre possible et aux officiers de prendre part à la campagne de France. Ces relèves fonctionnent pendant tout le séjour du Régiment de marche en France.
Parti de Zoudj-El-Bral le 21 mai 1915 en chemin de fer, il arrive à Oran, et gagne Marseille en plusieurs fractions.
Dirigé sur Vitry-la-Ville, il y arrive le 2 juin 1915 pour être rattaché le 7 juin au 2e Corps d'Armée colonial dont il fera partie pendant tout son séjour en France.
Il gagne Bussy-le-Château le 6 juillet et concourt à partir du 7 à l'occupation des tranchées du secteur de la 60e Division d'Infanterie dans la région de Souain.
C'est surtout ce rôle ingrat qui va incomber au régiment de marche pendant son séjour en France. Transporté avec le Corps d'Armée dont il fait partie, on le trouvera en Champagne en 1915, dans l'Oise et dans la Somme en 1916, devant Soissons en 1917, puis en Lorraine près de Lunéville d'où il partira pour rentrer au Maroc.
Entre temps il a eu, à deux reprises différentes, l'espoir de s'élancer à cheval à travers la trouée ouverte par notre infanterie. A pied comme à cheval, chaque fois que l'on a fait appel à leur concours, les Spahis se sont dévoués sans réserve.
Le 25 septembre 1915, sur un faux renseignement, dans un élan superbe, croyant la « Trouée » faite, le Régiment se porte d'un bond des abords de Suippes à 3 kilomètres au nord de Souain, au milieu de la première ligne d'infanterie d'attaque.
Là, les faits réels le clouent sur place et cependant, jusqu'au soir, espérant toujours, il demeure sous le feu attendant le percée désirée.
Les 26, 27, 28 et 29 septembre, il recommence à monter sa faction d'attente, mais les événements ne lui accordent pas les joies de la poursuite.
En cinq jours, sans avoir vraiment été engagé, le Régiment a perdu 3 officiers blessés (Commandant GUESPEREAU, Lieutenant STOFFEL, Sous-Lieutenant ALTIER), 12 Spahis tués, 2 disparus, 54 blessés, soit plus de 10 % de son effectif présent.
Il a en outre plus de 100 chevaux hors de combat.
Il est aux tranchées, du 28 février au 1er août 1916, secteur de Ribécourt (Oise) ; le Lieutenant GARINEAU (poste de Saussoy) réussit un audacieux coup de main sur la maison du garde-barrière, sur la voie ferrée vers Pimrez (4 mars).
Le 6 mars, le Maréchal-des-Logis JANVIER du 2e escadron est tué au cours d'une reconnaissance. Le Maréchal-des-Logis CHEIK BEN YACOUB se fait tuer en essayant de ramener le corps de son camarade et la reconnaissance rentre commandée par le Spahi GIRAUDON qui ne peut ramener qu'un blessé grave, malgré tous les efforts pour rapporter les corps des deux sous-officiers tués.
Le Lieutenant de PREUX au poste de Saussoy, se distingue dans la nuit du 29 au 30 avril 1916 en conservant la position qu'il occupe, malgré une attaque allemande, après un violent bombardement par obus toxique.
En avant de Saussoy, le 3 mai, le Maréchal-des-Logis PILLET du 1er escadron se conduit brillamment ; commandant une patrouille, il se heurte à une patrouille ennemie, l'attaque et la disperse en lui causant des pertes ; il est lui-même grièvement blessé.
Du 11 octobre au 22 décembre 1916, le Régiment occupe un secteur aux tranchées à l'est du Grand-Bois, au sud de Barleny, dans la Somme.
Le froid d'un hiver rigoureux fait endurer de dures souffrances aux Spahis, des bombardements sévères causent au Régiment des pertes assez sérieuses.
Le 18 mars 1917, il part par alerte de Sergy pour Soissons où il est mis à la disposition du 37e Corps d'Armée. Il rentrera au 2e Corps d'Armée Colonial le 17 avril.
Du 19 au 29 mars 1917, sur l'Ailette, pendant le repli allemand, il poursuit l'ennemi, gardant sans cesse le contact. Mais cette poursuite est courte et, tout de suite, le front se stabilise encore. L'adversaire a reculé lentement en résistant avec vigueur.
A partir du 1er juin 1917, le 2e Spahis de Marche est à Flin (Meurthe-et-Moselle).
Le 4 juin, le Colonel de La BRUYÈRE prend le commandement du Régiment en remplacement du Colonel de TINAN.
Jusqu'au 14 août, le Régiment fournit des équipes de grenadiers et des détachements aux tranchées dans la région de Domjevin.
Puis, par étapes coupées de repos, il gagne Séranville où il arrive le 3 septembre 1917. Le 9, il s'embarque en chemin de fer à Lunéville et Moyen pour gagner Marseille.
La campagne de France est finie pour le 2e Régiment de Spahis. Il rentre au Maroc où il se trouve tout entier réuni avec onze escadrons ; il va reprendre son dur labeur de la guerre de guérillas, les nuits sous la tente, les interminables escortes de convois et les longs séjours dans les postes lointains du Bled, mais aussi les belles chevauchées au grand jour plus conformes à ses aptitudes guerrières que la vie souterraine des tranchées.


Source : Historique du 2e Régiment de Spahis - Imprimerie du Petit Tlemcénien – Tlemcen Avec l’aimable autorisation de Jean-Luc Dron
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