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NOUVELLE MISE A JOUR LE 15 avril 2014

mardi 18 mai 2010

Le 54e R.I. en août 1914

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LA BATAILLE DES ARDENNES
(17-25 Août 1914.)

Le 17 août, la 12e division se porte sur Étain, avec mission de s'y établir face au nord, la 24e brigade en tête. Le 54e cantonne au sud d'Étain (État-Major et 3e bataillon à Braquis, les deux autres bataillons à Ville-en-Woëvre moins une compagnie au château et à la ferme d'Hannoncelet) ; le 18, les 1er et 2e bataillons se rapprochent d'Étain et cantonnent à Warcq et Saint-Maurice (deux compagnies du 2e bataillon).

« La 3e armée (général Rufîey) concentrée primitivement à Verdun et en Woëvre avait été remontée vers le nord. Le 20 août, elle tenait un front qui, de Montmédy au nord d'Étain, passait par Longuyon en présentant en ce point un angle obtus.
Le 6e corps d'armée au nord de Spincourt était en liaison, à gauche, avec le 5e corps d'armée et à droite avec l'armée de Lorraine.
Le 21 août, le 6e corps d'armée écrase à Fillières des formations du 16e corps d'armée allemand, mais, menacé sur son extrême droite par une attaque en direction de Spincourt, ne peut, en fin de journée, que se main tenir sur la Crusne. Le 24 août, le général en chef envoyait à la 3e armée l'ordre de ramener ses troupes sur le front Montmédy-Damvillers. 1»

Le 21 août, la marche de la 12e division reprend vers le nord : on traverse des pays qui, déjà, portent la marque de la guerre : Étain, que la population s'apprête à évacuer, Spincourt, où des patrouilles ennemies ont déjà pénétré, coupant les lignes télégraphiques et téléphoniques. Le 54e est en queue de la division. La marche s'effectue sans incidents en colonne de route jusqu'à Ollières ; la formation en lignes de sections par quatre est alors prise jusqu'à Han-devant-Pierrepont au sud duquel le régiment stationne toute l'après-midi : il arrive à la nuit au cantonnement d'Arrancy d'où l'ennemi, le jour même, a emmené quelques otages. Au cours de la journée, les 3e et 4e compagnies en flanc-garde ont eu une escar mouche avec une patrouille de dragons allemands à Mercy-le-Bas, et lui ont tué trois hommes.
C'est le 22 août que le régiment reçoit le baptême du feu. De bon matin, toute la division se porte à l'attaque : sa mission est de déboucher par le nord de Longwy sur Aubange, Athus, en liaison avec le 5e corps d'armée à gauche ; elle marche sur une seule colonne, le 54e à l'avant-garde ; le 2e bataillon est tête d'avant- garde ; le 3e bataillon fournit deux flancs-garde ; à droite, 10e et 11e compagnies et 3e section de mitrailleuses, à gauche 12e compagnie.
Dès 7 heures, la flanc-garde de droite, après avoir dépassé Praucourt, reçoit des coups de fusil et de mitrailleuse venant de face et de flanc (région est et sud-est de Cutry). Elle répond par son feu. La 10e compagnie pousse jusqu'à l'entrée de Cutry ; elle subit des pertes sensibles et deux de ses officiers sont mis hors de combat : le lieutenant CHAMPAGNE blessé, le sous-lieutenant DIEUDONNÉ tué. La 11e compagnie appuyant à gauche est déployée avec la 3e section de mitrailleuses. Le sous-lieutenant DAIGREMONT est blessé. Les deux compagnies se maintiennent sous le feu de l'infanterie et de l'artillerie jusqu'à midi, puisse replient sur Cons-Lagrandville et Montigny-sur-Chiers.
Pendant ce temps, le gros de l'avant-garde a atteint, par Beuveille, Ugny Cons-Lagrandville et la route de Cosnes, le plateau de Villers-la-Chèvre. Dès qu'il a franchi le carrefour de la route nationale, vers 8 h. 20, le 2e bataillon fait face à droite et se dirige, les compagnies en lignes de sections par quatre à grands intervalles dans la direction de Longwy dont l'emplacement est indiqué par l'épaisse fumée des incendies. A peine la route quittée, les premières balles sifflent et les premiers obus de 77 éclatent très haut. Le 54e reste pendant une partie de la matinée en réserve au sud de la cote 304 ; puis il prend une nouvelle position au sud-ouest de Cosnes ; il y subit son premier bombardement par « gros noirs » qui cause plus d'étonnement que de mal.
La pression de l'ennemi devenant plus forte et la 10e D. I. engagée devant Longwy se repliant, le régiment reçoit à midi l'ordre de se replier par échelons et de se rassembler à Tellancourt. Le mouvement s'exécute dans le plus grand ordre sous le bombardement, et le rassemblement se fait au nord-ouest de Tellancourt, près du cimetière. De là, le régiment, bien éprouvé en ce premier jour de bataille, gagne le hameau de Révemont, où il passe la nuit : il est couvert par le 2e bataillon vers l'est, entre la Chiers et le bois de Beuveille.
Le 23 août, dès 4 heures, le régiment prend ses emplacements de combat face à l'est. Le front de la brigade est : cote 353, cote 334, Ferme Puxieux, pour appuyer la 24e brigade qui doit attaquer d'Arrancy sur Beuveille. Le 54e occupe la cote 353 avec les 1er et 2e bataillons en première ligne. Un épais brouillard s'étend sur la campagne et les tranchées sont creusées sans incidents. Vers 10 heures le brouillard se lève et le régiment est pris sous le feu de l'artillerie. A midi, le repli ordonné se fait, sans être inquiété, par Longuyon, en direction de Spincourt. Vers 16 heures, le 54e est rassemblé à l'ouest de la ferme Constantine. La bri gade bivouaque à la ferme de la Fontaine-Saint-Martin avec avant-postes sur les lisières nord et est du Haut-Bois (1er et 3e bataillons) face à Longuyon.
La journée du 24 août est marquée par de vifs combats ; les avant-postes du 1er bataillon sont violemment attaqués à 4 heures par des forces supérieures ; les 5e et 6e compagnies, mises à 7 heures à la disposition du 1er bataillon, rétablissent la situation grâce à une belle charge à la baïonnette de la 5e compagnie au cours de laquelle le capitaine LELEU est mortellement blessé, ainsi que le sous-lieutenant BAUDÉNS DE PIERREMONT. Le combat dans le Haut-Bois et le bois de Rafour dure une partie de la matinée et reste indécis. Vers la fin de la matinée, les éléments du 1er ba taillon vont occuper des tranchées à la cote 252 près de Châtillon.


A 8 heures, la 6e compagnie est placée en soutien d'artillerie : les 7e et 8e compagnies vont occuper la crête à 600 mètres à l'est de la ferme de la Fontaine Saint-Martin. Le 3e bataillon est en réserve.
A 11 h. 30, les éléments disponibles des 2e et 3e bataillons attaquent Arrancy à la gauche de la 24e brigade et pénètrent deux fois dans le village où ils ne peuvent se maintenir sous le feu violent de l'artillerie qui incendie la localité. Le repli est ordonné vers le sud-ouest (ferme de Constantine et Châtillon). A 20 h. 30, partant de la ferme de Constantine, une compagnie reprend à la baïonnette la ferme de Bellefontaine. Cette opération terminée, le front est laissé au 154e R. I. et le 54e bivouaque ensuite à Pillon et à la cote 252 près de Pillon, où il arrive vers minuit.
Au cours de cette rude journée, les pertes ont été sensibles 1.
Le 25 août le régiment, violemment bombardé à partir de 7 heures dans ses tranchées de la cote 252 (1er et 3e bataillons en ligne, 2e en réserve), reçoit vers 11 heures l'ordre de se replier sur Mangiennes et Romagne-sous-les-Côtes et d'aller occuper la côte d'Horgnes à l'est de Damvillers. Il y arrive à 17 heures et s'y retranche, en liaison à gauche à Damvillers avec la 10e division d'infanterie du 5e corps d'armée et à droite avec le 67e régiment d'infanterie établi sur la côte de Morimont.


1. Au cours de cet ouvrage les exposés généraux imprimés en petits carac tères sont extraits, à moins d'indication contraire, du livre La Guerre Mondiale par le lieutenant-colonel H. Corda (Chapelot).

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