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NOUVELLE MISE A JOUR LE 15 avril 2014

jeudi 20 mai 2010

Le 54e R.I. en août 1917

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DANS LES VOSGES
(15 Juin-17 Décembre 1917.)

Le 15 juin 1917, le 54e régiment d'infanterie débarque à Corcieux-Vanémont, dans les Vosges. Agréable contraste, après les horizons illimités des secteurs crayeux de Champagne, des plaines boueuses de la Somme et de l'Aisne. Les premiers cantonnements, tapis dans la verdure au pied des hautes forêts de sapins, donnent l'impres sion que le séjour dans cette région sera des plus agréables.
Le 15, les cantonnements sont : Saint-Léonard (état-major), Saulcy-sur-Meurthe (1er bataillon), Sarupt (2e bataillon), et Rouges- Eaux (3e bataillon).
Dès le 17, le 3e bataillon relève un bataillon du 116e régiment d'infanterie dans le centre de résistance de Croix-Charpentier près de Raon-l’Etape.
Le 18, les 1er et 2e bataillons relèvent deux bataillons du 298e régiment d'infanterie dans deux centres de résistance de la rive gauche de la Fave. Le poste de commandement du 1er bataillon est à la ferme de Goutte-Morel, le poste de commandement du 2e au camp La Boisse à Croix-le-Prêtre. Le secteur apparaît très calme. Les habitants ne sont pas évacués même dans les maisons très rapprochées des lignes. Des abords de la cote 607, près de laquelle la 2e compagnie est en ligne, on aperçoit les habitants de Lusse et de Provenchères occupés à la fenaison dans la vallée de la Fave. Les Allemands circulent sans risques clans les rues des villages et sur les routes.
De notre côté, Wisembach où se trouve le poste de commandement d'une compagnie de première ligne est également habité. Quelques points ont cependant été le théâtre de violents combats car les arbres sont déchiquetés. Le séjour du régiment dans ce secteur se passe sans incidents.
Le 20 juin, le lieutenant-colonel Allard prend le commandement du secteur C. de la division de Saint-Dié. Le poste de commandement est à Ban-de-Laveline. La partie de ce secteur qui va du ravin de la Grande Cude à Lesseux est sous les ordres du commandant du bataillon de Croix-le-Prêtre : elle est occupée par les bataillons du 54e et un bataillon du 43e territorial dans le bois de Beulay.
Le 13 juillet, les 1er et 2e bataillons sont relevés par deux bataillons du 171e régiment d'infanterie (166e division) et cantonnent à Coinchimont (1er), Entre-deux-Eaux et Coinches (2e). Un détachement du régiment (capitaine Beyries et lieutenant Rattel) se rend à Paris avec le drapeau pour prendre part à la Révue du 14 juillet.
Après avoir gaiement fêté la fête nationale, l'état-major, les 1er et 2e bataillons se portent dans la nuit du 14 au 15, dans la région de Raon-l’Étape par une marche courte mais pénible. L'état-major s'installe à Raon-l'Étape, les deux bataillons n'y parviennent que le 16 au matin après avoir cantonné à La Voivre (1er) et à La Vacherie (2e).
A partir du 15 juillet le lieutenant-colonel commandant le 54e prend le commandement du secteur A de la division de Saint-Dié, de la hauteur dominant Senones jusqu'au point d'appui de Blanc Etoc sur la route de Badonviller. Le poste de commandement est à Raon-l'Étape.
Le secteur A est divisé en deux sous-secteurs : à droite, le sous- secteur des Ravines, dont le poste de commandement est à la scierie de Malfosse ; à gauche le sous-secteur de la Plaine dont le poste de commandement est à la mairie de Pierre-Percée.
Le sous-secteur de la Plaine comprend deux centres de résistance : celui de droite, appelé centre de résistance des Colins, l'autre, le centre de résistance de Croix-Charpentier. Chaque centre de résistance est occupé par un bataillon.
Une compagnie occupe chacun des deux points d'appui : Piton des Colins et Couronné des Colins, dans le centre de résistance des Colins, chapelle de la Chapelotte et Blanc Etoc dans le centre de résistance de Croix-Charpentier.
Un bataillon, réserve de division, a son poste de commandement à Lajus dans des baraquements : ses compagnies sont à la Vierge du Haut-Port, au camp de Lajus et dans les baraquements de Pierre Percée.
Un bataillon est en réserve d'armée à Raon-l’Étape.
De tous les points du front occupé par le régiment c'est celui-ci qui laissera les meilleurs souvenirs.
Les relèves sont rudes quand il faut atteindre des cotes élevées avec le sac au dos. Mais le secteur est si calme ! Dans la vallée de la Plaine, Celles offre en première ligne l'aspect d'une petite ville de l'arrière. Bien que dominée de partout par l'ennemi, elle n'est pas évacuée par la population et son usine, à proximité des postes avancés, fonctionne comme en pleine paix. Solidement retranchés derrière d'épais réseaux de fils de fer, les autres secteurs de première ligne sont absolument calmes. Seule, la Chapelotte est un coin redouté. Sur cette hauteur, limitée par les deux énormes rochers « de droite » et « de gauche », de violents combats se sont


déroulés avant notre arrivée, la guerre de mines y a creusé de profonds entonnoirs et l'ennemi continue à s'acharner sur les premières lignes où tombent fréquemment d'énormes torpilles. De temps en temps, un coup de main de part ou d'autre cause quelques pertes au régiment. Le centre de résistance des Colins, avec des tranchées à mi-hauteur d'une pente assez raide dont l'ennemi occupe le sommet, est lui aussi parfois agité.
Quant aux cantonnements, nulle part ailleurs le 54e n'en a connu d'aussi accueillants. La population qui a souffert de l'invasion aux premiers jours de la guerre est bienveillante, prévenante même pour la troupe. Charmante petite ville au bord de là Meurthe, Raon-l'Étape est un cantonnement idéal. Les autres villages où l'on séjourne à tour de rôle : la Trouche, Pierre-Percée, sont également agréables.
Dans la vallée de la Plaine, les lignes avancées françaises et allemandes sont très éloignées l'une de l'autre. Fin août, un groupe franc composé en partie de volontaires est constitué dans chaque bataillon (au 1er bataillon sous les ordres du sous-lieutenant Delacourt, au 2e, sous les ordres du lieutenant Pinot). Leur mission est d'exécuter des patrouilles vers les lignes ennemies et de tendre des embuscades aux reconnaissances des Allemands. Ils réussissent plusieurs opérations intéressantes pour le service de renseignements.
Du 15 juillet au 9 août, les bataillons passent alternativement dix jours en ligne, dix jours en réserve de division, dix jours en réserve d'armée. Le 15 juillet, le 3e bataillon est à Croix- Charpentier, le 1er à Lajus, le 2e à Raon- l'Étape.

Le 9 août, les deux bataillons du 115e régiment d'infanterie territoriale quittant le secteur, le 3e bataillon du 54e va occuper le centre de résistance des Ravines.
Vers le 20 août, un coup de main ennemi sur les Colins échoue, les assaillants laissent deux cadavres, dont un brûlé par son lance-flammes, et du matériel.
Le 20 octobre, les Allemands déclenchent un violent bombardement sur la région de la Chapelotte et des Colins et sur Pierre-Percée avec de nombreux obus à gaz. Ce réveil dans un secteur calme où la plupart des abris sont des baraquements, cause quelques pertes. Nous rendons la politesse quelques jours plus tard. Le groupe franc du 2e bataillon (Lieutenant Pinot)

Carte N° 8

VOSGES, BAN-DE-LAVELINE (54e R. I.)


Carte N° 9

VOSGES, RAON-L'ÉTAPE (54e R.I.)


fait à la faveur d'un bombardement une incursion dans les lignes allemandes ; des abris qu'il fouille et qui sont vides d'occupants, il ne rapporte que du matériel.
Le 3e bataillon passant le centre de résistance des Ravines à une autre unité, le 54e a désormais deux bataillons en ligne (centre de résistance des Colins et centre de résistance de Croix-Charpentier) et un bataillon à Raon-l’Étape. Les relèves se font tous les sept jours.
Les 16 et 17 décembre, le régiment, abandonnant à regret son secteur, est relevé par le 17e régiment d'infanterie et transporté en camions-autos dans la région sud de Rambervillers. Il cantonne à Grandvillers et Frémifontaine (2e bataillon).

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