Vous souhaitez partager les archives de vos ancêtres lors de la première guerre ?

Contactez-moi

Merci

Vous recherchez un lieu, une carte, le parcours succinct d’un régiment, des photos

NOUVELLE MISE A JOUR LE 15 avril 2014

dimanche 9 janvier 2011

Dictionnaire du communiqué

GRENADES
ET ENGINS
DE TRANCHÉE Quant à la forme habituelle et générale qu'affecte la guerre de tranchée à tranchée, c'est le « com­bat à coups de grenades » et le « combat d'en­gins de tranchée », deux termes qui revien­nent constamment aussi dans le communiqué.
On sait que le tir à la grenade est le seul tir indirect possible pour l'infanterie, la distance maxima à laquelle un homme exercé peut lancer la grenade à main étant de 35 mètres.
En Artois, à heures fixes, les Allemands bombardent notre première ligne. On a pris, dans certains secteurs, l'habitude heureuse de compter les engins ainsi reçus et de riposter immédiatement en envoyant le double. La grenade Martin-Halle, lancée avec un fusil, d'autres, lancées avec des arbalètes dites « sauterelles » ou par tout autre moyen, peuvent avoir des portées variant de 30 à 8o mètres.


Où le combat à coups de grenades prend une réelle importance et dure souvent plu­sieurs jours consécutifs, c'est chaque fois qu'une attaque heureuse a bouleversé les lignes. Français et Allemands construisent alors à la hâte des barricades ou barrages de sacs en terre dans les tranchées conquises, et c'est toujours la grenade qui sert à atta­quer ou à défendre l'obstacle artificiel.
J'ai souvent vu confondre les combats à coups de grenades avec les combats d'engins de tranchée. « Grande activité des engins de tranchée de l'ennemi dans le secteur de Beuvraignes » (8 novembre 1915), lit-on len­tement en clignant les yeux devant le tableau où l'on affiche les nouvelles officielles, et l'on ajoute : « Ils se sont encore cognés avec des grenades ! »
Or, en dehors des grenades à main, à bracelets, des pétards montés sur raquette et autres projectiles du même genre, la guerre de tranchée a remis en vigueur les vieux mortiers d'autrefois, lançant des bombes à des distances variant de 50 à 300 mètres.

Mortier de 58 dit "crapouillot"

Certains de ces lance-bombes, qu'on eût crus relégués à jamais dans les poussiéreuses case­mates de nos arsenaux, ont été expédiés dans les tranchées, où un surnom les rajeunit à jamais, celui de « crapouillauds ».
Les « crapouillauds » lancent des bombes de tous les calibres pour répondre aux minenwerfer allemands de 170 m/m et de 100 m/m.

MinenWerfer de 170 m/m

L'obus à ailettes ou torpille aérienne reste, malgré tous les efforts de nos ennemis, le roi de ces engins spéciaux.

GranatWerfer

Je laisse à un de mes camarades du front le soin d'en décrire le rôle remarquable
« La torpille aérienne produit un effet terri­fiant sur les défenseurs de tranchées ; elle a en outre une puissance destructive énorme. Cette puissance n'est pas toujours suffisante pour défoncer les abris-cavernes, mais elle bouleverse de fond en comble les tranchées de tir, provoque des éboulements, bouche les ouvertures des abris dont elle mure ainsi et enterre vivants les occupants. Par son explo­sion formidable, par les effets extraordinaires de son souffle et par les secousses qu'elle imprime au sol, elle anéantit toute énergie chez le défenseur, qui attend sa dernière minute à chaque instant. »
«Dans le secteur d'attaque de ma com­pagnie, le 9 mai, une partie des tranchées devant les 3e et 4e sections fut remarquable­ment battue par le feu du 75 et surtout par les torpilles aériennes, tandis que le reste des tranchées devant les 1ère et 2e sections subis­sait uniquement la préparation du 75. La différence fut remarquable. Tandis que les 1ère et 2e sections à peine sorties de la parallèle voyaient surgir les « bonnets plats » et fon­daient sous la fusillade brusquement allumée et surtout sous le feu d'une mitrailleuse, la 4e section abordait la tranchée allemande, la franchissait sans arrêt et continuait son chemin. Quant à la 3e section, elle avait été accueillie à peine par quelques coups de feu et avait franchi la première tranchée d'un bond, lorsqu'elle reçut des coups de fusil dans le dos. Revenant en arrière, les hommes trouvèrent des douzaines d'Allemands tapis dans de profonds abris, absolument anéantis, levant les bras et demandant grâce.... »
Le lecteur jugera combien nous sommes loin des effets de la grenade à main.

Source Article anonyme ‘Lectures pour tous’ du 1er mai 1916
Photos 'Guerre Documentée' et collection personnelle