Vous souhaitez partager les archives de vos ancêtres lors de la première guerre ?

Contactez-moi

Merci

Vous recherchez un lieu, une carte, le parcours succinct d’un régiment, des photos

NOUVELLE MISE A JOUR LE 15 avril 2014

samedi 15 janvier 2011

Le 320e RI au Sudel

L'ALSACE - LE SUDEL

Le 27 juillet, le 320e relève dans le secteur centre de la 52e D. I. les 27e et 28e bataillons de chasseurs. Le 5e batail­lon occupe le Sudelkopf, le 6e bataillon le sous-secteur de Judenhut. Les compagnies du 4e bataillon sont réparties entre les deux sous-secteurs.
Quoique non habitués aux montagnes, les militaires du 320e s'accommodent du terrain et aux nouvelles conditions dans lesquelles ils vont prendre contact avec l'ennemi. Le terrain rocheux ne permet pas l'établissement de tranchées profondes et de boyaux donnant une sécurité relative aux liaisons. Dans cette région, la tranchée est creusée jus­qu'au rocher, environ de 30 à 50 centimètres; la hauteur de 2 mètres est atteinte par l'adjonction de gabions. Les conditions topographiques rendent le- ravitaillement diffi­cultueux, malgré le travail fait par le service routier de la VIIe Armée.
C'est dans ces conditions que le 320e prend la position délicate du Sudelkopf. Point délicat où le Boche écrase nos tranchées sous ses torpilles. Les bombardiers d'artillerie de tranchées, doublés par ceux du 320e, rendent coup pour coup à l'ennemi. Dès le mois d'octobre, la neige fait son apparition dans les Vosges. La température baisse brusquement et vers la mi-novembre on enregistre – 32° au Ballon de Guebwiller (col de Haag, où est le P. C. du colonel), -30° au Sudel. Dans ces conditions, les hommes en ligne sont plus diffici­lement ravitaillés qu'en temps ordinaire. Pour faire la cui­sine au camp Guérin, il faut faire fondre la neige. Le vin ne peut être distribué, étant gelé dans les tonneaux.
De jour, impossible de se réchauffer, car le Boche guette la fumée des abris. Les souffrances physiques endurées cessent le 10 décembre par l'envoi de la 52e D. I. au repos.
Celui-ci est donné au camp de Valdahon (entre Besançon et Morteau). Le régiment quitte l'Alsace en traversant le col du Roseberg, où une tempête de neige rend la marche pénible : les voitures mettent dix-huit heures à parcourir une étape qui demande quatre heures en temps normal. Embarqué en chemin de fer dans les environs de Belfort, le régiment descend près de Villersexel et se rend par étapes à Valdahon, en passant par Beaume-les-Dames.
Le repos se termine le 22 janvier. Le régiment embarque à Avoudrey, auprès de Valdahon, et débarque dans les environs de Belfort. Par Leval, Massevaux, le col du Roseberg, il regagne ses anciens emplacements, où il relève, dans la nuit du 25 au 26 janvier, le 33e bataillon de chas­seurs alpins.
La température est aussi rigoureuse et les privations du mois précédent se renouvellent. Dans la nuit du 15 au 16 avril 1917, prennent part à des coups de main au nord-est de Thann deux compagnies du 6e bataillon (21e et 22e), le groupe franc du 6e bataillon et celui du régiment. La 21e compagnie et les groupes francs sont seuls engagés.
Pertes : 1 soldat tué, 1 soldat disparu; 1 sous-officier et 1 soldat blessés.
Le 19 avril, la zone de commandement de la 52e D. I. est réorganisée en deux secteurs : secteur nord et secteur sud. Le 320e remplace le 348e dans le secteur nord, devant Metzeral et à l'Hilsenfirst (au nord du Ballon de Guebwil­ler).
De l'arrivée du régiment jusqu'aux premiers jours de mai, les hommes vivent dans dix mètres de neige. La fonte des neiges permet aux Allemands de monter une attaque sur tout le front. tenu par le 320e.
Durant les journées des 7, 8 et 9 mai, les Allemands, avec un nombre considérable d'engins de tranchées, exé­cutent des tirs systématiques de destruction sur nos lignes de surveillance, de résistance et leurs défenses accessoires ; nos bombardiers répondent et réussissent à museler quel­ques minenwerfers boches. Le 10, à 1 heure du matin, l'ennemi attaque. A l'Hilsenfirst, la vigilance de nos guetteurs, qui préviennent à temps, permet de commencer un barrage à la grenade et au V.-B. L'artillerie de campagne déclenche simultanément un tir de barrage de grande pré­cision. Le Boche, maltraité, reflue en désordre sur sa tran­chée de départ, mais réussit toutefois à emmener ses morts et ses blessés.
Sur Metzeral, l'attaque allemande a surpris les travail­leurs de la 15e compagnie occupés à réparer nos défenses accessoires.
Le lieutenant Grillot est pris par l'ennemi, mais sortant un pistolet automatique de sa poche, il brûle la cervelle aux deux Boches qui l'escortent.
La situation se rétablit vite à notre avantage et le Boche est obligé, là aussi, de battre en retraite en laissant dans nos fils de fer des cadavres.
Les 5 et 6 juin, le régiment relève le 348e R. I. dans le secteur sud. Le colonel commandant le 320e occupe le P. C. du secteur sud de la 52e D. I. à Viller.
Les 26, 27 et 28 juin, les bataillons du 320e sont relevés par les bataillons du 106e R. I.
Le 2 juillet, le régiment est enlevé en camions-autos pour une période de repos.
Du 18 au 20 juillet, ces bataillons entrent à nouveau en secteur : le 4e dans la zone de Hisel, le 5e dans la zone de Largitzen, le 6e dans la zone des Etangs.
Le 19 août, le 320e R. I. est définitivement relevé du secteur d'Alsace. Sa zone de stationnement, au nord de Belfort (route de Belfort à Remiremont) comprend les cantonnements suivants : Chaux, état-major et compagnie hors rang ; Rougegoutte, 4e bataillon ; La Capelle-sous-Chaux, 5e bataillon; Serianmagny, 6e bataillon.
Le 1er septembre, le régiment s'embarque à Bas-d'Evette dans quatre trains, à partir de 6 heures. Il débarque le 2 au sud-est de Bar-le-Duc, à Nançois-le-Petit et à Longue­ville. Les éléments occupent les villages de Guerpont et de Silmont.
Le 320e est donc de nouveau à proximité de ce glorieux Verdun, dont le nom évoque des prodiges d'héroïsme et que plus d'un an auparavant il défendait avec la dernière énergie.


Source : Historique du 320e R.I. - LIBRAIRIE CHAPELOT - NANCY