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NOUVELLE MISE A JOUR LE 15 avril 2014

dimanche 21 février 2010

Il y a 94 ans, 21 février 1916, début de la bataille de Verdun

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JMO du 56e B.C.P.
6 heures 30 –
L’ennemi déclenche un violent bombardement sur toutes nos positions de première et 2e lignes, sur toutes les batteries de position, sur les routes, les carrefours et les cantonnements. Sur les premières lignes il n’emploie aucun obus asphyxiant mais en revanche presque tous ceux qui tombent au-delà sont lacrymogènes.
Ses intentions offensives sont manifestes ; les renseignements fournis depuis janvier par nos postes d’écoute (Mal des logis Michelet) par les déclarations des prisonniers et l’aménagement visible de larges ouvertures dans les réseaux (compte rendu du Capitaine Beroeille (?), le 17 février) indiquent nettement le but vers lequel l’effort allemand va tendre et quels formidables moyens il compte mettre en œuvre pour parvenir rapidement à ses fins.

7 heures 30 –
Le Capitaine Vincent, Commandant provisoirement le Bataillon, alerte les compagnies cantonnées au camp Rolland, au camp Flamme et à Vacherauville.

9 heures 30 –
Rassemblement terminé ; la 7e compagnie diminuée d’un détachement de travailleurs commandés par le Sous-Lieutenant Brouillard. Cet officier et 14 chasseurs seraient ensevelis dans leur abri écrasé par un obus de 305 au cours du bombardement du 21, 11 autres chasseurs de cette corvée seront également portés disparus à la fin de cette première journée.
Mesures préparatoires prises dans la matinée.
1° pour le renforcement rapide du 59e Btn aux avant-postes (coupures dans les réseaux, aménagement des passages, reconnaissance des itinéraires, désignation des guides, etc…)
2° pour le réapprovisionnement en vivres et munitions
3° pour l’organisation du service médical à Mormont
4° pour rétablir ou remplacer les liaisons téléphoniques qui à 8 h 30, n’existent plus entre Mormont et les éléments de l’avant (pose d’une nouvelle ligne entre Mormont et Anglemont)
Jusque 15 heures la ferme de Mormont a peu souffert du bombardement, mais des avions ont survolé la ferme et rectifié le tir ennemi qui, à partir de cette heure, augmente en précision et en intensité.

10 heures –
L’Adjt-chef Fleurois (?), le Sergent Caudin (?) et trois mitrailleurs sont tués.
Douze autres sont blessés dont le Sergent Veille.

16 heures 30 –
Une liaison optique a pu être établie entre Mormont et le 59e au bois des Caures d’où l’on signale un bombardement intense sur toute la ligne et pas de changement dans la situation. Cette liaison ne durera que quelques minutes et ne fonctionnera plus au cours des deux journées de combat des 21 et 22.

17 heures 45 –
Le Colonel Vaulet donne l’ordre d’envoyer une compagnie du 59e à Anglemont à la disposition du Ct du 165e commandant ce centre de résistance.
La 10e Cie, désignée, quitte Mormont à 18 h 15. Nous ne la reverrons plus et aucun renseignement sérieux ne nous permettra de reconstituer le rôle qu ‘elle a joué dans cette partie du secteur (R4, R5, ferme d’Anglemont)

18 heures 30 –
Ordre du Lieutenant-Colonel Driant nous parvient du bois des Caures par courrier à pied (Caporal Isbled)
« Les Allemands ont attaqué vers 17 h, quelques éléments de tranchées de 1re ligne nous sont enlevés (tranchées 12, S’7, S7) ; ils ont réussi à pénétrer dans S9. Envoyez rapidement deux compagnies en renfort. »
Les 7e et 8e Compagnies désignées quittent Mormont à 19 heures et gagnent R2 par deux itinéraires différents.

18 heures 50 –
Nouvel ordre du Lieutenant-Colonel Driant. Le reste du Bataillon se portera immédiatement au bois des Caures.

19 heures 30 –
La 9e Compagnie et le peloton de mitrailleuses commencent leur mouvement.

21 heures –
Les 7e, 8e et 9e Cies sont rassemblées dans les abris du R2.
Le Commandant Renouard est désigné par le Lieutenant-Colonel Driant pour commander les éléments du 56e et du 59e.
Le Lieutenant-Colonel Driant se réserve la direction d’ensemble.

22 heures 45 –
Ordre est donné au Sous-Lieutenant Huntz (?), de la 8e Compagnie, de se porter avec son peloton à la GG n°2 pour se mettre à la disposition du Lt Robin, Ct la 3e Cie du 59e et contre-attaquer au petit jour l’ennemi qui occupe les tranchées S7 et S’7.

22 heures 55 –
Le Lieutenant Robin rend compte qu’il a repris à la grenade les tranchées S7 et S’7 et demande, vu ses pertes, à conserver le peloton Huntz. Demande accordée.

23 heures –
1 section de la 8e Cie (Sergent Dix), ordre d’aller se mettre à la disposition du Capitaine Seguin, Ct la 1re Cie du 59e Btn, qui occupe la GG n° 3, pour reprendre au petit jour, concurremment avec la section de l’Adjudant-Chef Dandauw (?), du 59e, la tranchée S9 que celui-ci a perdue.

23 heures –
Une ½ section de la 8e Compagne reçoit l’ordre d’occuper en R2 la tranchée à cheval sur la route de Flabas, déjà occupée par la section Dandauw qui s’y est repliée.

23 heures –
La 9e Compagnie, Sous-Lieutenant Loiseau, reçoit les ordres suivants
1° Avec un peloton, organiser une tranchée entre R2 et R3
2° Renforcer par une section, la ½ section du 59e en R3
3° Employer la 4e section qui reste disponible, aux corvées de ravitaillement en vivres et munitions

23 heures –
Ordre à la 7e Compagnie, Capitaine Berveiller, de gagner les abris de Joli-Cœur et de s’y reformer avec les éléments qui reste de la corvée Brouillard. Le Sous-Lieutenant Gresset avec une section de mitrailleurs sans pièces, se portera également en réserve aux abris de Joli-Cœur.

Source : JMO du 56e B.C.P.
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