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QUELQUES ACTIONS D’ECLAT
Maréchal des Logis Chouineau (Georges),
Maître-Pointeur Hayère.
Le 30 août 1914, étant brigadier éclaireur à Faux (Ardennes) et voyant son groupe sur le point d'être enlevé par l'infanterie ennemie, a chargé à la baïonnette avec le maître pointeur Rayère, entraînant par leur exemple les fantassins hésitants et permettant ainsi de sauver le matériel.
Depuis, le maître pointeur Hayère, promu brigadier téléphoniste, est tombé glorieusement sur la cote 304, à Verdun, en mai 1916.
1er Canonnier Conducteur Boudeau (Firmin).
Le 1er septembre 1914, au combat de Juneville, alors que sa batterie, étant très violemment bombardée, avait une grande partie de son personnel mis hors de combat, le maréchal des logis chef étant tué, le canonnier Boudeau, après avoir emmené sa pièce, est revenu seul sur la position avec un avant-train chercher un canon qui n'avait pu être ramené.
Quatrième Pièce de la 6e Batterie.
Le 9 septembre 1914, pendant la bataille de la Marne, le 2e groupe était en batterie dans les marais de Saint-Gond (près de la ferme Sainte-Sophie), la 6e batterie fut désignée pour protéger la retraite des deux autres batteries.
Quarante minutes après cet ordre, la batterie n'ayant presque plus de munitions et la Garde prussienne continuant d'avancer, la 4e pièce (commandée par le maréchal des logis Bodin (Arsène) fut poussée à bras sur la crête afin de faire du tir direct pour retarder la progression de l'ennemi et permettre la retraite des trois autres pièces de la batterie.
Trente minutes après, la pièce n'ayant plus de munitions et sur le point d'être chargée par les grenadiers de la Garde, le maréchal des logis Bodin fit descendre à bras son canon dans la vallée où étaient les avant-trains. Sous le feu de l'infanterie et de l'artillerie ennemie, il accrocha les trains, détela un cheval tué et réussit à rejoindre sa batterie avec tout son personnel et son matériel.
Ce sous-officier a été cité à l'ordre de l'Armée pour ce fait.
Le personnel de cette pièce se composait des canonniers : Dubois (François), réformé après trois blessures consécutives ; Dumousseau (Marcel) ; Fortin (Henri) ; Chaillou (Henri), passé à l'artillerie de tranchée d'une Armée ; Paillereau (Joseph) ; Balusseau (Henri), blessé depuis et mort de ses blessures.
Maître Pointeur Laziou (Victor).
A Verdun, étant téléphoniste détaché près de l'infanterie, il est resté à son poste à la cote 304 du 16 avril au 5 mai, sous les plus violents bombardements. L'infanterie ayant dû se replier, il est resté entre les lignes et n'a pas cessé de rétablir les communications téléphoniques constamment détruites. N'ayant pas été touché par l'ordre de rejoindre son groupe et considéré comme disparu, il n'est rentré à sa batterie qu'après être resté deux jours sans vivres et s'être assuré que le poste avec lequel il établissait la liaison était détruit et abandonné. En rentrant, il a aidé au transport d'un camarade, blessé et a rapporté, non seulement son matériel téléphonique, mais encore un projecteur abandonné ; il s'est alors présenté à l'officier téléphoniste en lui disant :
« Mon lieutenant, je n'ai pu rapporter la caisse du projecteur car elle était trop lourde pour moi. »
(Laziou a été cité à l'ordre du corps d'armée, le 3 septembre 1916 pour ce fait, puis décoré de la médaille de la Bravoure serbe.)
Deuxième Pièce de la 4e Batterie.
Le 10 mai 1916, devant Verdun, la 4e batterie, par suite de ses pertes cruelles en personnel et de la destruction de plusieurs canons par le feu de l'ennemi, n'avait plus que deux pièces en état de tirer. Pendant que ces deux pièces exécutaient un tir de barrage, un obus de 150 tomba sur l'une des deux, tuant ou blessant tous ceux qui la servaient et mettant le canon hors de service.
La dernière pièce qui restait (la 2e) n'en continua pas moins son tir sans aucun ralentissement, bien, qu'un caisson plein de munitions ait pris feu à quelques mètres à sa droite. Il fallut que le lieutenant de la batterie donnât au chef de pièce deux fois l'ordre de s'abriter pour le décider à quitter le combat.
La 2e pièce était servie par :
Le maréchal des logis Brisson (Albert), chef de pièce, faisant, en outre, fonction de tireur ; le maître pointeur Abelin (Jules), pointeur ; le canonnier servant Verrier, chargeur.
Sous-lieutenant Parlebas (Georges).
Le 9 avril 1918, le sous-lieutenant Parlebas cherchait à régler un tir. Le clocher de Rouvrel (Somme) qui lui servait d'observatoire était alors en butte à un tir persistant de la part des Allemands. La fumée des projectiles ennemis autour du clocher était telle que l'observation en était rendue impossible. Au bout d'un quart d'heure, agacé, le sous-lieutenant Parlebas, s'adressant à l'un de ses camarades venu également à l'observatoire pour régler le tir de sa batterie, s'écrie : « A la fin, ils m'embêtent, je vais faire de la musique en attendant que l'on puisse observer », et paisiblement, au milieu du fracas des projectiles, il se met à jouer de l'harmonium.
Source Historique du 20e R.A. LIBRAIRIE CHAPELOT PARIS
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