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NOUVELLE MISE A JOUR LE 15 avril 2014

mardi 16 février 2010

Le 332e R.I. à Verdun

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Fin février 1916, le régiment quitte le secteur de l’Aisne et se rend au Camp de Chalons. Au commencement du mois d’avril, le régiment est embarqué pour la région de Verdun. Le 8 avril, il monte en ligne dans le secteur du fort de Vaux. La relève est faite sous un bombardement d’une grande violence. Le tunnel de Tavannes restera longtemps présent à la mémoire des troupiers du régiment comme un souvenir des jours les plus pénibles de la guerre.
Une compagnie de mitrailleuses et une compagnie d’infanterie du 6e bataillon sont au fort de Vaux. Le 5e bataillon est dans les ouvrages à l’est du fort.
Le 11 avril, l’ennemi attaque dans la région de l’étang de Vaux. Le 5e bataillon enraye, vers 17 heures, une violente attaque. Le soir même, le régiment est relevé sous un bombardement très dense d’obus lacrymogènes. Il doit aller rejoindre la Division sur la rive gauche de la Meuse.
Le 22 avril, à la nuit, le 332e monte en ligne sur les pentes nord-ouest du Mort-Homme. Pendant la relève, un Chef de bataillon est grièvement blessé ; l’aumônier du régiment, M. l’abbé de Lacroze, célèbre par son courage et si sympathique à tous par son aménité est tué aux abris Neter. Jusqu’au 5 mai, les 5e et 6e bataillons restent en ligne. Entre temps, la 23e compagnie et la C. M. 6 repoussent, le 24, une attaque sur la tranchée Lecointre. La 19e compagnie mise en soutien d’un bataillon voisin au bois de Cumières, prend part à l’attaque dans cette région et engage un très dur combat à la grenade dans les boyaux et repousse une contre-attaque allemande.
Pendant cette période, le bombardement ennemi, par obus de gros calibre, a été ininterrompu. Nos hommes l’ont supporté vaillamment dans des tranchées complètement éboulées, sans abri d’aucune sorte. Le ravitaillement, en vivres et munitions, était d’une difficulté extrême. La souffrance de la soif inapaisée, le marmitage effroyable n’ont pas entamé le moral extraordinaire des poilus.
Le 5e bataillon devait rester en ligne jusqu’au 5 mai. Une tâche glorieuse lui était dévolue : l’enlèvement de l’ouvrage du Trapèze et de la Guitoune, à la crête du Mort-Homme et la deuxième tranchée allemande à contre-pente. La 17e compagnie et 30 grenadiers du 5e bataillon sont chargés de l’attaque. L’action est foudroyante. Les ouvrages sont enlevés ; une vingtaine de prisonniers sont ramenés et quatre mitrailleuses sont prises. La C. M. 2. par le feu de ses pièces, interdit toute contre-attaque. Le 5 mai, le 5e bataillon rejoint le 6e bataillon au bivouac du Bois Bouchet où ce dernier se trouvait depuis le 3.
Toutes les nuits sont employées à des travaux dans les secondes lignes sous un bombardement intense.
Le 9 mai, le régiment est au demi-repos à Ippécourt.
Le 22 mai, le régiment se rend au Bois Bouchet, à la nuit, on apprend que les Allemands viennent de percer notre front au Mort-Homme. Le régiment s’engage immédiatement pour contre-attaquer. Les renseignements sur l’ennemi manquent. Sous un barrage uniquement d’obus de gros calibre, d’une densité peu commune, les deux bataillons se portent à l’attaque, dépassent la place d’armes de Chattancourt et la ligne 1 bis et sont arrêtés par un feu violent de mitrailleuses et de mousqueterie. Les hommes se logent dans des trous d’obus et des vestiges de tranchées. La nuit du lendemain est mise à profit pour relier les trous d’obus. Un nouveau front est constitué. La journée du 23, comme les journées précédentes, est marquée par un violent bombardement.
L’après-midi, le bombardement redouble d’intensité et atteint des proportions jusqu’alors inconnues. A 19 heures, une attaque ennemie se déclenche en formation dense. Prises sous les feux des 18e et 19e compagnies et des mitrailleuses, les forces ennemies tourbillonnent et disparaissent. Simultanément, une autre attaque se dessine sur le 6e bataillon. Cette attaque est menée avec des liquides enflammés, notre extrême gauche fléchit légèrement ; mais, les hommes entraînés par leurs officiers, se jettent en avant à la baïonnette et repoussent l’ennemi qui fuit alors, haché par une section de mitrailleuses qui tire de la place d’armes. Au cours de ces attaques, deux compagnies du 332e, les hommes debout sur la tranchée, baïonnette au canon, sifflaient la Marseillaise. Les boches pouvaient venir.
Le 24 mai, le 6e bataillon est relevé, le 5e bataillon reste en deuxième position, il ne rejoint le régiment que le 29.
C’est ainsi, que le 332e régiment d’infanterie s’est couvert de gloire à Verdun.


Source Historique du 332e Régiment d’Infanterie, Imprimerie H. Frémont – Verdun - 1921
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