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NOUVELLE MISE A JOUR LE 15 avril 2014

samedi 27 mars 2010

Le 2e B.C.P. en Belgique – 1914-1915

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Saint-Éloi. — Pilkem. — Wydendreft. — Le Bois 40.
La Côte 60. — Langemark. — L'Affaire des Gaz.
Pilkem. — Ypres. — Het-Sas. — Boesinghe.

Le bataillon allait prendre part aux dernières et terribles convulsions de la bataille de l'Yser dans les marais des Flandres.
Il franchit la frontière belge à Locre, dans la nuit du 7 novembre, et vint cantonner le même jour entre Elverdinghe et Poperinghe.
En réserve le 8 près de Vlamertinghe, il se porte le 9, par le château d'Elzenvalle, sur Voormezele, est engagé du 10 au 15 depuis Saint-Eloi qu'il couvre jusqu'à la corne sud-ouest du bois du Confluent, devant le bois 40. Sur ces positions, il réussit à briser les derniers efforts de l'ennemi. La 6e compagnie inflige des pertes sévères à un détachement allemand fort de plusieurs centaines d'hommes, qui fait semblant de se rendre mais approche de nos lignes la crosse en l'air, baïonnette au canon, la pointe dirigée vers le sol.
Relevé le 16 novembre avant le jour, le bataillon se regroupe à Dickebusch et rejoint la 11e division à Elverdinghe.
Du 17 novembre au 3 décembre, le bataillon organise la tête de pont de Pilkem; il alterne avec le 4e B. C. P. et vient entre temps cantonner à Woesten.
Le 4 décembre, un peu avant l'aurore, après une préparation d'artillerie très courte, le bataillon s'élance à l'assaut des ouvrages ennemis de Wydendreft, enlève plusieurs lignes de tranchées successives et fait des prisonniers. Ces ouvrages formaient saillant dans nos lignes et menaçaient Langemarck.
Après avoir repoussé plusieurs contre-attaques le jour même et les jours suivants, le bataillon est relevé le 7 dans la soirée et vient stationner à Elverdinghe.
Le 10, il est mis à la disposition du 16e C. A. et se porte dans la région de Godewaersvelde ; il passe la journée du 14 en réserve de corps d'armée à Dickebusch, arrive à 23 heures à Reninghelst pour y cantonner et en repart à 1 h 45 pour participer à une attaque sur le bois 40, au sud de Woormezeele qui doit avoir lieu à 7 heures. Harassé et crotté, le bataillon arrive à l'heure fixée au bois du Confluent et participe à l'attaque qui ne donne aucun résultat.
Relevé le 17, il cantonne à la Clytte, rejoint la 11e division le 20 à Elverdinghe, au sud de Bixschoote et le 29 est de nouveau remis à la disposition du 16e C. A. pour organiser la défense de la cote 60, mouvement de terrain compris entre Zwartelen et la voie ferrée d'Ypres à Commines, au sud-est d'Ypres.
Du 29 décembre 1914 au 2 février 1915, le bataillon occupe ce secteur devenu un véritable cimetière à la -suite des combats qui s'y étaient livrés.
Pour la première fois, le bataillon fit connaissance avec les torpilles ennemies. Le 4e B. C. P. alternant avec le 2ème, les deux bataillons cantonnent successivement au cours de cette période à Dickebusch, Kruistraat, dans les faubourgs d'Ypres et à Reninghelst.
Au cours de son stationnement à Kruistraat, le bataillon put admirer encore les belles ruines des Halles d'Ypres et la cathédrale Saint-Martin, déjà bien meurtrie par les obus ennemis.
Du 3 au 24 février, le bataillon passe à la vaccination antityphoïdique et jouit d'un instant de repos dans les villages successifs de Houtkerque, West-Cappel, Crombeke et Proven.
Du 25 février au 10 avril, alternant avec le 4e B. C. P., il occupe le centre de résistance de Langemarck et vient, entre les relèves, cantonner à Elverdinghe et dans les fermes environnantes.

La Côte 60

Le 11 avril, le bataillon est passé en revue dans le parc du château d'Elverdinghe par M. Poincaré, Président de la République, qui fut autrefois officier de réserve au 2e bataillon de chasseurs à pied et accomplit une période d'instruction à la 4e compagnie. M. Poincaré était accompagné de M. Millerand, Ministre de la Guerre.
Le 15 avril, le bataillon quittait la Belgique, embarquait le 17 à Bergues, débarquait à Hesdin le 18 et allait cantonner à Humeroeuilles, dans la région de Saint-Pol. A cette date le bataillon entre dans la composition d'une nouvelle division créée au 20e C.A. : la 153e
Cette division est constituée par la 3e brigade marocaine (9e régiment de marche de zouaves et 1er régiment mixte de zouaves et tirailleurs), la 306e brigade métropolitaine (418e régiment d'infanterie de marche, 2e et 4e bataillons de chasseurs) et le 60e régiment d'artillerie de campagne.
La 153e division doit prendre part, avec le 2oe C. A., à l'offensive du 9 mai en Artois; mais elle est appelée en hâte en Belgique, où les Allemands viennent pour la première fois de faire une émission de gaz asphyxiants dans le secteur précédemment tenu par le bataillon.
L'ennemi avait refoulé nos troupes sur le canal de l'Yperlée jusqu'à Boesinghe; il occupait Langemarck, Pilken, Saint-Julien et exerçait une forte pression sur les Anglais vers Ypres. A Strenstraate, il avait franchi le canal. Transportée en autos des environs de Saint-Pol aux environs de Poperinghe, dans la journée du 23, la 153e division fut engagée immédiatement.
Le bataillon arrivé dans la soirée du 23 fut engagé le 24 au petit jour devant Pilkem; il prit part, en liaison avec la 1er brigade canadienne, à la fameuse contre-attaque du 26 avril, où nos troupes se ruèrent sans masque à travers une nappe de gaz à l'assaut des tranchées ennemies.
Cette fois encore, une forme nouvelle de la science mise au service d'une barbarie raffinée, triomphait du courage et de la vaillance de nos troupes. Etreints à la gorge par la nappe chlorée, les assaillants roulaient et se tordaient sur le sol dans les convulsions d'une agonie épouvantable pendant que les mitrailleuses complétaient l’œuvre de mort en fauchant impitoyablement sur le terrain les malheureux titubant sous l'effet de l'intoxication.
Les combats continuèrent néanmoins et l'avance ennemie fut enrayée. Une attaque vigoureuse, menée le 28 par le bataillon, devant la ferme Zwanhof, permit de maintenir nos passages sur le canal à 1.500 mètres environ au sud-est de Boesinghe. Au cours de ces opérations, le chef de bataillon Strohl, commandant le 2e B. C. P., fut blessé par une balle à la jambe, le 25 avril.
Le commandement fut assuré par le capitaine Voinier jusqu'au 11 mai, date à laquelle le commandant Détrie, placé à la tète du bataillon, rejoint le corps.
L'attaque allemande était enrayée, mais l'ennemi avait cependant réussi à franchir le canal de l'Yperlée dans la région de Strenstraate jusqu'à l'écluse d'Het-Sas.
Du 6 au 17 mai, la 153e division, par des attaques successives, réussit à rejeter l'ennemi sur la rive est ; le 2e bataillon prit part à ces opérations avec la brigade marocaine, dans la région de l'écluse d'Het-Sas.
La période du 18 mai au 6 juin fut consacrée à l'organisation du secteur jusqu'à Boesinghe. Entre temps, le bataillon cantonne à Westvleteren et Stavèle.

Historique du 2ème B.C.P., Anonyme, Librairie Chapelot, Paris,
Avec l’aimable autorisation de Jean-Luc Dron

Des photos sur l’Yser
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