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LES GRANDES ÉPOQUES DE LA CAMPAGNE
LES TRAVAUX QUI LES CARACTÉRISENT
1° 1914.
Au mois d'août 1914, les sapeurs de chemins de fer partent avec l'espoir qu'ils vont remplir la mission d'avant-garde et se dépenser sans compter pour que le rail puisse livrer chaque jour, le plus près possible des combattants, tout ce qui leur est nécessaire.
Cet espoir est de courte durée ; et bientôt après une courte et brillante offensive en Alsace, après une éphémère pénétration en Belgique, l'invasion allemande nous impose la plus pénible des missions, celle de l'arrière-garde. Les unités du 5e génie se voient forcées, du 22 août au 4 septembre, d'accumuler les destructions de gares et d'ouvrages d'art pour troubler les ravitaillements de l'ennemi et retarder sa marche.
Mais le 12 septembre, la ténacité de nos armées a brisé sur la Marne l'effort allemand. L'ennemi bat en retraite et nos troupes le suivent pas à pas ; le rôle d'avant-garde est de nouveau rempli pendant quelques jours par plusieurs unités.
En octobre 1914, le front se stabilise. Les besoins des armées commencent à augmenter. Il faut, de toute urgence, rétablir les nombreux ouvrages d'art que nous avions été contraints de détruire, réparation d'abord provisoire et rapide. Puis la guerre menaçant d'être longue, les réparations définitives sont entreprises.
2° 1915.
Le front est à peu près immobile ; de plus en plus la campagne prend l'aspect d'une guerre d'usure.
Le ravitaillement en vivres et en munitions, d'énormes masses d'hommes, de chevaux et de canons, la quantité de matériaux exigés par la guerre de siège, nécessitent le transport de l'intérieur au front, d'un tonnage de plus en plus considérable. Nos lignes, nos gares ne sont pas organisées pour un trafic aussi important. La création de raccordements directs, l'amélioration et l'agrandissement des gares s'imposent et sont entreprises avec activité. La consommation en munitions sans cesse croissante nécessite la création, sur des emplacements assez rapprochés du front, de grands entrepôts. L'A.L.V.F. (Artillerie lourde sur voie ferrée) se développe et commence à exiger la construction de ses lignes ou embranchements spéciaux ; enfin la situation stratégique nécessite pour l'offensive de Champagne (fin septembre 1915) un grand nombre de travaux et notamment la construction d'une ligne nouvelle, dite ligne 4bis, doublant en arrière la ligne 4 entre Saint-Hilaire au Temple et Sainte-Menehould.
3° 1916.
Notre offensive de Champagne (septembre - octobre 1915), n'a pas donné le résultat espéré : la rupture du front ennemi. Les besoins des armées s’accroissent sans cesse, ainsi que l'importance des transports nécessaires pour les satisfaire. Le débit de nos lignes, la capacité de nos gares sont encore insuffisants. Aussi l'année 1916 sera-t-elle l'époque des doublements de lignes, des agrandissements de gares et créations de gares nouvelles. De plus, cette année va voir chacun des deux partis développer un effort d'offensive considérable : Verdun, du côté allemand, et la Somme, du côté des alliés. Et dans ces deux batailles les plus formidables qui se soient livrées jusqu'alors, les unités du 5e génie ne resteront pas inactives ; elles pousseront leurs travaux et leur exploitation sur le champ de bataille même, et grâce à elle les vivres, munitions, matériaux du génie afflueront jusqu'à proximité immédiate de la ligne de feu, les blessés seront évacués dans un délai minimum, tandis que les pièces lourdes d'A.L.V.F. utilisant un réseau de plus en plus complet pourront prendre, à la bataille, une part sans cesse croissante.
Source : SHD, Historique anonyme. Cote A2g3152
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