22 août 1914
Le Régiment arrêté au col de Ste Marie bivouaque de la façon suivante :
Une Cie du 5e Baton (19e Cie) à environ 300 mètres en avant du col et à gauche de la route de Ste Marie dans des tranchées, à une corne de bois, couvrant le reste du bivouac.
Le 6e Baton à environ 100 mètres en avant du col et à gauche de la route de Ste Marie
Le 5e Baton(3 Cies, Ct Unaen(?)) à environ 300 mètres en arrière du col et à gauche de la même route.
Pendant la nuit, le 5e Baton reçoit l’ordre d’aller occuper le clos des Vaches, il s’égare et après 3 heures de marche, revient au col. Les hommes étant très fatigués, sa mission est confiée au 6e Baton (Ct Lion) qui part au petit jour.
En même temps, les dispositions du 5e Baton sont modifiées de la façon suivante :
La 19e garde ses emplacements, elle a détaché sur sa gauche, une section sur le chemin du clos des Vaches.
La 20e s’établit au sud de la 19e dans des tranchées battant la route et les pentes du col. Les 17e et 18e restent en réserve à 200 mètres en arrière.
Le 309e (1 Bataillon) est « établit au sud du col, à droite de la route.
Vers 9 h, une avant-garde d’infie ennemie s’avance par la route du col : sous le feu de la section de mitrailleuses du 5e Baton étavlit sur notre 1re ligne, elle se terre. Derrière cette avant-garde, l’ennemi peut faire avancer par le chemin E-O partant du coude N a route de Ste Marie et aboutissant sur la croupe au Nord du château de Faite, une force importante qui, se rabattant au Sud le long de la ligne frontière et se présente devant la section de la 19e détachée à l’extrême gauche sur le chemin du clos des Vaches. Cette section (adjudant-chef Bernard), résiste avec la plus grande vigueur.
La 17e tenue en réserve prolonge bientôt à gauche cette section. L’ennemi menace toujours la gauche, la 18e et une Cie du 309e renforcent encore la ligne de ce coté.
Ainsi placé le 5e Bataillon semble pouvoir facilement faire face à l’attaque, quand le Capitaine Thiebault (?) de la 19e Cie, jugeant mal la situation, donne l’ordre à la 3e section de la 19e Cie, face à l’Est, de se reporter en arrière, ce qui permet à l’ennemi de s’approcher des tranchées et de les prendre de flanc.
Aussitôt le Capitaine Appert de l’Etat-Major de la 142 Brigade, le plus ancien des officiers présents dans cet endroit ordonne une charge à la baïonnette. Elle est exécutée par deux sections de la 18e et 20e Cie. Les hommes entraînés par leurs chefs semblent pleins d’ardeur, mais arrivés à 30 mètres de l’ennemi, pris de flanc par une fraction allemande qui a réussi à se glisser entre la section Bernard et la gauche de la 19e, ils s’arrêtent laissant leurs chefs continuer seuls. A cet instant, le sous-lieutt Courageot de la 20e Cie est tué. Un mouvement de recul s’opère sur la ligne, le Commandant Bonnot du 221e, le Capitaine Aspès Ct la 20e Cie rallient une centaine d’hommes et tentent de gagner le château de Faite. Ils chargent à la baïonnette, mais sont bientôt pris sous le feu ennemi sur le front et les deux flancs. Le Comt Bonnot tombe blessé à la tête, le Lieutt Laboureau de la 20e Cie tombe blessé au cou.
L’ennemi progresse toujours au sud et menace d’entourer ce qui reste d’hommes autour du Capitaine Aspès, celui-ci donne l’ordre de se diriger sur le col où tient toujours la 3e section de la 20e Cie sous les ordres de l’adjudant-chef Hurel.
Nécropole Nationale de Sainte-Marie-aux-Mines
Pendant que ces évènements se passe face à Ste Marie, l’adjudant-chef Bernard tient toujours dans les tranchées face au nord, malgré les pertes que subit sa troupe et bien que blessé à la main.
La 17e Cie venue à son secours, à son chef le Capitaine Maurin blessé et son lieutenant M Bédaride tué.
Plus à gauche la 18e Cie prononce une vigoureuse attaque pendant laquelle le Capitaine Didier tombe blessé ; le Lieutenant Sternberg et le sous-Lieutenant Boudet sont tués.
Mais les ennemis ayant réussi à gagner le château de Faite, font pleuvoir sur nos troupes une grêle de balles. Elles doivent se retirer. L’adjudant-chef Bernard entouré d’ennemis de tous les cotés, rallie ce qui lui reste d’hommes, gagne la lisière ouest du bois de Dansant de la Fête où, il se joint à une fraction du 309e et du 221e. Débordé encore de ce coté, cette fraction se replie et se reforme à l’ouest du bois de Chena.
Sauf un certain nombre d’hommes qui, se dissimulant dans les bois, ont réussi à échapper à la surveillance de leurs chefs, les soldats et les cadres ont montré beaucoup d’entrain et de vigueur. Les défaillances individuelles ont pour causes principales : le manque de cadres à peine suffisants à la formation du Régiment et encore réduits par les pertes de la veille : l’état de fatigue de la troupe et l’effet moral produit par l’échec de la veille. Elles provoquent à la fin du combat une panique et la dispersion de toutes les fractions constituées.
Les pertes sont :
Officiers : tués 3, blessés 4, disparus
3 tués 5, blessés 39, disparus 139
Le 6e Baton (3 Cies, Ct Lion – une Cie, la 23e est restée à la garde du convoi), est parti à la pointe du jour au clos des Vaches, avec mission de protéger la gauche du régiment et de surveiller les passages.
Vers 9 h 30, il entend une fusillade très vive et très nourrie, suivie d’un hourra et d’un long silence.
A 12 h 45, il entend des coups de canon dans la direction de Wisembach, apprend que des batteries allemandes se dirigent de Ste Marie au col et que des patrouilles ennemies circulent entre le col et le signal de Ste Marie. Il en conclut que le col est entre les mains allemandes.
A 13 h 30 il se retire sur la Gtange-Bar où il passe la nuit au bivouac, surveillant la crête entre les ruisseaux de Lusse et de Wisembach.