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Combat du mont Blond - Massif de Moronvillers
(Mai - juin 1917.)
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A la fin du mois de mai, le régiment reçoit l'ordre (29 mai) de relever le 9e R. T. dans le sous-secteur du mont Blond.
Les circonstances difficiles de la bataille qui se livrait en ce moment aux monts de Champagne vont mettre à nouveau le régiment à l'épreuve; elles lui donneront, en revanche, l'occasion de s'illustrer une fois encore par de glorieux hauts faits. Le secteur du mont Blond vient d'être conquis ; le terrain n'est pas organisé et il n'existe ni tranchées, ni boyaux, ni abris. D'autre part, l'ennemi a ses meilleures troupes rassemblées en face de nous ; il dispose de sérieuses forces d'artillerie et n'est pas résigné au recul qui lui est imposé sur ce point du front.
Cette situation fait régner une grande agitation pendant la première quinzaine de juin. Le tir de barrage est déclenché plusieurs fois chaque nuit et nos positions sont soumises à des bombardements violents et à des tirs de harcèlement ininterrompus qui nous causent des pertes. Néanmoins, au prix de beaucoup de courage et d'efforts, l'organisation du secteur entre en bonne voie de réalisation. Si peu favorable que doive être à cette tâche l'activité de combat, il devient cependant nécessaire de la créer pour obtenir l'amélioration de certaines de nos positions avancées. L'ordre est donné, dans ce dessein, d'enlever le système de tranchées Flensburg et Blonde.
Le Mont Blond
L'attaque est fixée au 18 juin 1917. La mission en est confiée au bataillon d'INGUIMBERT (1er bataillon).
La 1re compagnie (DIOT) et une partie de- la 3e (GALLAS) réussissent à atteindre leur objectif (partie est du système de tranchées). Le tir mal réglé de notre artillerie arrête la progression de la 2e compagnie (HARISPURU) qui fait face à la partie ouest des tranchées Flensburg et Blonde.
Les gains sont maintenus et deux grosses contre-attaques ennemies repoussées. Le 19 juin, après des combats à la grenade dans le but de consolider les gains de la veille, la 2e compagnie est chargée pour la deuxième fois de s'emparer des branches ouest des tranchées de Flensburg et Blonde. Notre attaque est enrayée par le bombardement et les feux de mitrailleuses ennemies.
Le 2e bataillon (BOUCHÉ) remplace, le 20 juin, le 1er bataillon qui a souffert et qui passe en réserve. Sous un pilonnage meurtrier, le 2e bataillon organise le terrain et fait des travaux d'approche en vue de préparer une nouvelle attaque du bloc de tranchées Flensburg et Blonde, encore aux mains des Allemands. L'opération est exécutée, le 21 juin, par la 3e compagnie du 166e et quatre équipes de grenadiers de la IVe Armée.
Le 2e bataillon a ensuite la rude mission d'occuper les positions conquises et de les organiser ; étant soumis aux réactions violentes et prolongées de l'artillerie ennemie, il s'en acquitte vaillamment. Les contre-attaques tentées par les Allemands restent vaines. Les 1er et 2e bataillons sont fatigués et très affaiblis. Le régiment est relevé, le 25 juin, et transporté dans des cantonnements de repos de la vallée de la Coole, où il stationne jusqu'au 20 juillet. Au cours de ces durs combats, il a perdu 5 officiers, 41 sous-officiers, 561 hommes.
Le sous-lieutenant MANGIN, le sergent PIERROT, les soldats HENRION, AUBERT et BREDA sont cités à l'ordre de l'armée.
Avec l’aimable autorisation de Jean-Luc Dron
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