5 septembre 1914
Le 55 Don se porte en deux colonnes dans la direction de l’Est.
La 110e Brigade forme la colonne de gauche, le 276e en avant garde, dans l’ordre suivant :
6e Bon
Groupe du 13e d’artie
5e Bon
Itinéraire : Moussy le vieux, Thieux, Nantouillet, Plessis l’évêque
Arrivé à 1500m à l’Est de Nantouillet, le Lt Colonel détache la 24e Cie (Lt Jacomet) pour couvrir le flanc de la colonne dans la direction de St Soupplets et reconnaître les lisières du bois de Tillières. Cette compagnie est contrainte, en cours de route, de détacher un peloton en soutien d’artillerie et ne pourra envoyer, par suite, qu’une force insuffisante dans le bois.
La tête de colonne arrivait à 12 h à hauteur de Plessis l’Evêque, où le 276e devait cantonner. A ce moment, quelques dragons, débris d’un peloton du 23e, revenaient ventre à terre sur l’avant garde. Quelques minutes après, des obus, tombaient sur le 6e Bon et les batteries du 13e, qui commençaient à former le parc.
Le 6e Bon se met rapidement à l’abri des maisons de Plessis Evêque
La 21e Cie (Cape Truillet) reçoit l’ordre de se glisser par petits paquets, dans le bois de Tillières et de le nettoyer jusqu’à sa corne Est. Le mouvement s’opère très lentement à cause de la canonnade très nourrie ; néanmoins la Compagnie arrive à pénétrer dans le bois, qui est faiblement occupé ; elle arrive à la corne Est ;là le capitaine veut enlever avec les 3 sections qu’il a en main une batterie allemande placée à 200m, mais cette batterie a un soutien d’une Cie qui est bien masquée et dès que le mouvement en avant est prononcé, nos sections tombent alors sous des feux nourris d’infanterie ; le Capitaine Truillet et l’Adjudant Chef Routy sont blessés et la compagnie conduite par ce dernier qui n’accuse sa blessure qu’après avoir mis ses hommes à l’abri reflue en arrière dans le bois.
A 17 heures, le Lt Colonel est avisé de l’échec de cette tentative. A ce moment le feu de l’ennemi s’est sensiblement ralenti. Ordre est donné à la 22e Cie (Cape Dessat) de se porter dans le bois, de rallier les éléments de la 21e Cie et de dégager ce bois, qui était une menace pour notre flanc gauche. Le Capitaine Dessat réussit dans sa mission, arrive à la nuit tombante, à la corne Est du bois, mais tombe dans un guet-apens et est littéralement assassiné par les Allemands, qui, dès les premiers coups de feu avaient crié : « Ne tirer pas ! Nous sommes amis ! » La pénombre avait permis de faire, pour un instant, prendre l’ennemi pour des Anglais ou des Marocains, que l’on savait à proximité.
Les hommes des deux compagnies, se trouvant sans chefs, rentrèrent, par petits groupes, à Plessis Evêque Le 5e Bon était, de son coté, employé, d’abord à soutenir l’artillerie, puis à appuyer une attaque des Marocains entre Penchard et Villeroy
Le bataillon, lancé à l’attaque sans préparation suffisante de l’artillerie, déploya successivement ses compagnies ; mais sa marche en avant fut bientôt brisée ; les Capitaines Guérin et Huguin, les lieutenants de la Cornillère, Péguy furent tués, le Lieutenant Courtier fur blessé et un grand nombre furent mis hors de combat et les unités désorganisées furent ralliées sur la 17e Cie à peu prêt intacte. Le 5e Bon alla cantonner à Villeroy.
La journée du 5 septembre avait coûté au Régiment :
27 tués dont 5 officiers
135 blessés dont 2 officiers
300 disparus
Sources : Texte : SHD, SGA Mémoire des Hommes
Fiche : SGA Mémoire des Hommes
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