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NOUVELLE MISE A JOUR LE 15 avril 2014

jeudi 13 octobre 2011

Le 212e R. I. à Verdun


RÉGION DU FORT DE SOUVILLE

Du 28 au 30 août 1916, le 212e reprend pour la troisième fois les lignes devant VERDUN. Il occupe la région du Fort de SOUVILLE. Le 2 septembre, à partir de 5 heures et pendant toute la journée les Allemands procèdent à un violent tir de destruction sur toute la position depuis SOUVILLE jusqu'aux premières lignes.


Le tir atteint une intensité d'une violence inouïe ; toutes les communications sont coupées, aucune liaison, même par coureur, ne peut être établie et tout fait présumer une attaque pour la fin de l'après-midi. Elle ne se produit pas. Seules paraissent quelques patrouilles qui viennent en avant de nos lignes et cherchent à s'approcher de la position, mais sont facilement repoussées

Le 6e Bataillon, particulièrement exposé, a été très éprouvé et son ravitaillement en vivres et munitions est des plus difficiles.

La nuit se passe sans incident, mais le 3 au petit jour le bombardement recommence plus formidable encore que la veille. C'est le pilonnage de la position depuis SOUVILLE jusqu'au Zouave PÉNIT et en général sur tout le secteur de VAUX-CHAPITRE. Les nuages de terre et de fumée sont tellement opaques qu'il est impossible de rien distinguer à quelques pas.

A 5 heures 45 la violence du bombardement s'accroît encore ; les obus de 210 (119 kilos), arrivent par rafales, les Tranchées sont nivelées, les abris s'effondrent; plusieurs mitrailleuses sont ensevelies sous les décombres.

Casemate Pamart implantée sur les pente du fort de Souville (2008)
(installée en 1917)

A 6 heures 30, les Allemands sortent de leurs Tranchées sur tout le front du 6e Bataillon et un magnifique combat commence. Nos mitrailleurs, quoique bien diminués, tirent sans arrêt. Nos Grenadiers une fois de plus sont superbes.

La lutte est intense et tous, malgré de lourdes pertes, font preuve d'une tenue admirable.

Le Capitaine DUPOUY, le Lieutenant VOGEL, le Capitaine NOGUÈS donnent bravement l'exemple, lançant eux-mêmes des grenades et des obus V. B.

Le Capitaine NOGUÈS est tué. Ce brave fils de la BIGORRE, parti comme Sergent à la mobilisation, avait par son courage magnifique conquis ses galons en moins de deux ans.

Vers 7 heures, les Allemands arrêtés de front, prononcent un mouvement tournant très nettement marqué dans l'axe du Ravin des FONTAINES et, débordant notre aile droite, prennent à revers la 21eCompagnie. Là, se livrent de furieux corps à corps. Les 1ère et 2e Sections défendent désespérément l'entrée du Ravin des FONTAINES. Les cartouches vont manquer, les grenades sont épuisées, toutes les mitrailleuses sont hors de service.

Aucun secours n'est possible. Les braves gens de la 21e s'accrochent à leurs emplacements et sont décimés par l'Artillerie allemande.

Le Capitaine FABRE Commandant le 6e Bataillon est blessé, le Capitaine DUPOUY le remplace.

A 8 heures, les Allemands s'avançant par le ravin des FONTAINES cernent le poste du commandement du Régiment.

Très bravement, le Chef de Bataillon POUECH qui commande le 212e, les Officiers et Soldats de l'État-major du Régiment, prennent mitrailleuses et fusils et arrêtent net l'Infanterie ennemie qui pendant le reste du jour va rester clouée au sol devant cette poignée de tireurs d'élite.

A 9 heures, notre commandement qui a décidé une contre-attaque sur la Tranchée de BAVIÈRE fait commencer le tir de préparation par notre Artillerie. Ce tir atteint son maximum d'intensité à 13 heures, et ses effets moraux sont tellement grands qu'avant que nous avions exécuté le moindre mouvement en avanr, 150 Allemands lèvent les bras et viennent se rendre à notre 4e Bataillon.

C'est ce Bataillon qui est chargé de la contre-attaque. Elle est menée avec un entrain endiablé. Le 4e Bataillon atteint son objectif et s'installe 100 mètres au delà.

Le Capitaine LAROUMET Commandant la 14e Compagnie est tué, le Commandant LUGAND est blessé à la tête, le Capitaine HUET est blessé également. Le Lieutenant GRATEAU prend le commandement du Bataillon, qui organise la position conquise sous le bombardement d'une violence inouïe.

L’intérieur du fort (2008)

Le Régiment est relevé le 5 septembre. La grande tragédie de VERDUN est achevée pour lui. Appelé à y prendre part dès le début, il y aura rempli pendant 6 mois, un rôle brillant aux pieds des Côtes de MEUSE, à AVOCOURT et enfin dans le secteur de SOUVILLE-VAUX-CHAPITRE. Les derniers auront été les plus durs, mais aussi les plus glorieux.

Le 4e Bataillon est cité à l'Ordre de l'Armée. Le 6e Bataillon s'est sacrifié presque jusqu'au dernier homme. Dans les trois Bataillons et la C. H. R. les actes de courage individuels sont si nombreux qu'un volume ne suffirait pas à les relater.

Le 212e a subi des pertes lourdes, très lourdes, mais il a ajouté une page magnifique au Livre d'Or de la sublime épopée.


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Source Historique du 212e RI

Avec l’aimable autorisation de Jean-Luc Dron.