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146e R.I.
11 novembre – Effectif : Officiers : 45 – Troupe : 1720
Signature de l’Armistice entre les Alliés et l’Allemagne à 5 H 40.
Cessation des hostilités le même jour à 11 h.
Le Régiment fait mouvement par voie de terre dans la matinée.
Stationnement :
E.M. – C.H.R. – 3e Btn Pont St Vincent
2e Btn Maizières
1er Btn Vainville s/Madon
Principaux combats du 146e R.I.
1914 Morhange, Fouquescourt, Arvillers, Albert, Hébuterne, Gommécourt, Boesinghe, Bixschoote, Langemark
1915 La Targette, Neuville-Saint-Vaast (9-28 mai), Vimy, Champagne (25 septembre), Beauséjour
1916 Cote du Poivre, Carrières d’Haudremont (février), Cote 304 (avril), Somme, Maurepas
1917 Bray-en-Laonnois, les Vauxmaisons (16 avril)
1918 Le Kemmel, la Marne, l’Ourcq
147e R.I.
11 Novembre - A 7 heures, matin, le message ci-après est reçu de l’E.M. de la Division :
Maréchal Foch à Commandants en chef
I° - Les hostilités seront arrêtées sur tout le front à partir du 11 Novembre - 11 heures - heure française.
II° - Les troupes alliées ne dépasseront pas jusqu’à nouvel ordre, la ligne atteinte à cette date et à cette heure.
Signé : Maréchal Foch
Principaux combats du 147e R.I.
1914 Spincourt, Mangiennes, Bellefontaine, Marne, Maurupt-le-Monthois, Sermaize, Combats à l’Ouest de l’Argonne (14-17 septembre)
1915 Beauséjour, Cote 193 (19 novembre)
1916 Fleury, Vaux-Chapitre, Douaumont (15-27 avril), Berny (17 septembre)
1917 Offensive de l’Aisne, Cote 108
1918 Chemin des Dames, Offensive de la Marne, Foret de Riez, Bois Meunière, Arcis-le-Ponsard, Passage de l’Ardre, Offensive de Champagne
148e R.I.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 10 décembre 1917
Principaux combats du 148e R.I.
1914 Charleroi
1915 Armée d’Orient :Cicevo (11 novembre), le Vardar (3-16 décembre)
1917 Skra di Légen (10 mai-30 août)
1918 Le Dobropolje, le Sokol (15 septembre)
149e R.I.
Le JMO en ligne n’existe pas entre le 29 août 1914 et le 23 octobre 1919
Principaux combats du 149e R.I.
1914 Alsace, Saint-Blaise, la Chipotte, Suippes, Souain, Hollebeke, Zonnebecke
1915 Notre-Dame-de-Lorette, Bois en Hache, Givenchy
1916 Douaumont, Batterie de Damloup, Attaques sur la Somme (4-18 septembre, 7 novembre)
1917 La Malmaison
1918 Neuilly-la-Poterie (Veuilly-la-Poterie), Bouresches, Perthes, Tahure, Cote 193, Hundling-Stellung
150e R.I.
11 Novembre 1918 – Le calme de la nuit rétabli vers 22 heures ne dure que peu de temps. En effet à une heure du matin brusquement et sans que rien ne semble attire manifestation d’activité nocturne, les batteries ennemies ouvrent un feu lent mais continu qui pendant plus de trois heures arrose sans arrêt tout le plateau de Noyers ainsi que les fonds de Thélonne.
La voie ferrée et la route de la vallée sont d’abord systématiquement battus, puis le tir s’allonge, les points 255 – 252 et les croupes montant vers Noyers sont ratissés à plusieurs reprises. Le village lui-même et les routes y conduisant soit de Pont-Noyers soit de Thélonne sont visés pendant environ une heure. Ce n’est que vers 3 h ½ que peu à peu le calme renaît et que tout rentre dans le silence.
A 4 H 30, un coup de téléphone de l’I.D. prescrit que par ordre de l’Armée, aucun mouvement en avant ne doit être exécuté aujourd’hui sans ordre.
C’est ce matin en effet, 8 (?) heures, qu’expire le délai accordé à l’Allemagne pour accepter les conditions que sont venus chercher ses parlementaires.
A 6 h 15, message téléphoné : (transmis par la D.I.)
Maréchal Foch à Commandants en chef
« Les hostilités seront arrêtées sur tout le front à partir du 11 Novembre - 11 heures (heure française).
Les troupes alliées ne dépasseront pas jusqu’à nouvel ordre, la ligne atteinte à cette date et à cette heure ».
Signé : Foch
C’est l’Armistice !!!
C’est très probablement aussi la fin de cette formidable campagne. En un clin d’œil les hommes sont prévenus… Ils sortent de leurs caves où ils viennent de passer leur dernière nuit de guerre, ils se serrent les mains presque silencieusement. Pas de manifestation bruyante, une joie calme et sincère, une tenue splendide, digne et fière, bien digne de celle qu’ils avaient eue il y a déjà 4 ans ½ aux jours de la mobilisation quand sans éclats et sans forfanterie ils roulaient vers le terrible inconnu, vers ces 50 mois de souffrances chaque jour renouvelées, vers cette aventure sans exemple qui semblait ne plus devoir finir et à laquelle un simple coup de téléphone transmis à la même heure de la mer du Nord à la Suisse mettait fin brusquement en cette matinée naissante de Novembre.
Ce grand jour naît pour le régiment dans le brouillard épais et compact de la Meuse. Il fait triste et froid mais le paysage rayonne quand même de la gaieté des cœurs.
La brume se dissipera tout à l’heure pour laisser se lever le soleil tant attendu depuis si longtemps et toujours avec la foi que rien n’a jamais abattue.
Que de fois durant cette guerre a-t-on de ce Soleil de la Victoire salué les premiers rayons qui avaient déjà percé les brumes de matins difficiles et durs. Marne 1914, Artois et Champagne 1915, la Somme 1916. Ils avaient été que des échappées de lumière dans un ciel incertain qui recouvraient ??? les nues. Aujourd’hui c’était le ciel immensément bleu et pour toujours.
On arrive pas a y croire. Depuis si longtemps on a vécu de seuls espoirs qu’on ne peut s’imaginer que la somme de toutes ces espérances subitement vient de donner cette splendide réalité qui est si belle qu’elle semble être un rêve encore.
11 heures du matin !!! un grand silence règne sur la vallée qui paraît comme endormie. Au loin aussi le grondement sourd de la Bataille s’est tu. Brusquement tout proche des hauteurs de Sedan, un coup de canon éclate qui roule dans le cirque de bois de la Vallée. Le projectile siffle au-dessus de la rivière et vient exploser aux lisières de la Marfée.
Sedan ! La Marfée !
Sedan ! le gouffre ou il y a 49 ans s’effondrait la fortune de la France, le tombeau où agonisait l’Armée dans des sursauts d’héroïques sacrifices !
Et la Marfée ! ! Le piédestal du vainqueur, le promontoire boisé d’où Guillaume entouré de son Etat Major assistait à cet écrasement formidable d’un ennemi cerné de toutes parts. Quel émouvant souvenir pour les Soldats du 150e d’avoir eu le bonheur inespéré de venir terminer la grande guerre dans ce cadre tragique tout rempli d’histoire et d’avoir pu saluer la victoire et le relèvement de la France dans les lieux mêmes où elle avait connu la douleur et l’amertume d’une défaite qui pendant un 1/2 siècles pesa lourdement sur sa destinée.
Le soir de ce jour, le Régiment descendit cantonner à Wadelincourt au milieu de la joie enthousiaste de la population qui ne pouvait croire à un si complet bonheur.
A la nuit arriva le drapeau du Régiment avec la Musique.
A la première sonnerie des clairons, femmes, enfants, vieillards tout ce qui restait de la population dans le village accourait sur la place dans la nuit noire.
Aux accents d’un pas redoublé la musique débouche au centre du village. Elle se tait et une longue clameur de vivats et de cris s’élève de cette foule enthousiaste, heureuse de retrouver les siens. Le drapeau est déployé et maintenant c’est le plus impressionnant des silences. Tout le monde est découvert dans une religieuse attente. A la lueur des lampes électriques de poche et de quelques lampes à acétylène qui percent l’obscurité de leur lumière blanche on distingue tous les regards émus tournés vers le même point : Le Drapeau ! Le salut aux couleurs vibre d’un étrange éclat dans cette vallée de Meuse et tout de suite après La Marseillaise plus poignante ce soir que jamais dépassant le cadre de ce village va de l’autre coté de la rivière battre les murs de Sedan. Dans le silence solennel de cette nuit d’armistice, il semble que le mouvement de l’hymne Sacré est plus large encore que d ‘habitude comme s’il s’étendait pour reprendre possession de cette vallée de France reconquise.
La musique est accompagnée de toutes les voix des habitants qui chantent pieusement ce cantique de la patrie, les yeux fixés sur son drapeau. Et les dernières notes sont à peine envolées qu’un long cri de : Vive la France ! Vive l’Armée ! s’élève interminablement reporté par les échos nocturnes. Quand la rumeur s’apaise on n’entend plus que des sanglots étouffés de bonheur, les larmes de joie ont remplacées les autres ; les vieillards saluent militairement, les mères ayant les tout-petits à bout de bras les tendent vers le drapeau et leur font embrasser la soie glorieuse ; Spectacle inoubliable d’immense grandeur qui pour le régiment doit rester en même temps que son dernier souvenir de guerre un des moments les plus poignants et les plus beaux qu’il lui aura été donné de vivre.
La soirée se passe merveilleuse dans chaque foyer reconquis où les Soldats ont été reçus à bras et à cœur ouverts dans l’immensité d’un bonheur sans exemple.
Chaque homme du régiment vit là des heures qu’on oublie plus. La fatigue des heures passées est bien loin maintenant dans ces minutes uniques, toutes les souffrances s’effacent devant les journées plus belles encore que demain promet, car demain, n’est-ce pas pour la Division, l’entrée solennelle à Sedan.
L’immédiate récompense due à ceux qui pendant dix jours de lutte se sont battus sans répit et sans trêve pour atteindre cet objectif fatidique marqué par l’histoire.
Mais comme si tant de bonheur ne devait jamais être complet et comme si à toute grande joie devait se mêler quelque peine une immense désillusion vint brutalement dans cette soirée même frapper le régiment tout entier.
Un ordre laconique et que personne dans la douloureuse surprise ne put comprendre ni expliquer, retirait dès le lendemain la Division vers le Sud.
Le régiment était brusquement arrêter aux Portes de la Terre Promise dont il avait atteint le seuil.
Ainsi pour le Régiment se terminait la bataille de Vouziers – Sedan la dernière de la grande guerre.
Le 31 Janvier le Maréchal commandant en Chef les Armées françaises citait à l’ordre de la 4e Armée :
Le 150e Régiment d’infanterie
« Superbe Régiment, sous les ordres du Lieutenant-Colonel Jomier (?), après 6 étapes de nuit successives, à poursuivi l’ennemi avec acharnement pendant 9 jours dans des conditions atmosphériques des plus défavorables, par la pluie, le froid et la boue, malgré les interruptions systématiques de toutes les communications, par sa ténacité et sa manœuvre habile, à réussi à rejeter l’ennemi au-delà de la Meuse à plus de 50 kilomètres de sa base de départ pénétrant le premier dans le faubourg Sud-Ouest de Sedan »
Pertes du 1er au 11 Novembre
Tués officiers : o, sous-officiers : 1, troupes : 11 – Total : 12
Blessés officiers : 3, sous-officiers : 4, troupes : 43 – Total : 50
Disparus officiers : o, sous-officiers : 0, troupes : 2 – Total : 2
Total des pertes : 64
Principaux combats du 150e R.I.
1914 Joppécourt, Fillières, Mercy-le-Haut (22 août), Cierges, Montfaucon (2 septembre), la Croix-sur-Meuse (22-24 septembre)
1915 L’Argonne, Bagatelle, Champagne (25 septembre), Nord de Saint-Hilaire-le-Grand
1916 Verdun, Mort-Homme, Cumières, Somme, Raucourt, Sailly-Saillisel
1917 Champagne, Cote 108, Mont Sapigneul, Verdun, Vaux, Haudremont
1918 La Marne, Champlat, Vouziers, Sedan
orthographe des JMO respectée
Source JMO : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/spip.php?article59
Source pour les principaux combats : La guerre (vécue – Racontée – Illustrée) racontée par les combattants, Aristide Quillet Editeur
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