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NOUVELLE MISE A JOUR LE 15 avril 2014

mardi 5 janvier 2010

Le 3e B.C.P. en Champagne

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QUATRIÈME BATAILLE DE CHAMPAGNE

LA DÉFENSIVE

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Cette accalmie appelait un nouveau labeur et une nouvelle gloire.

Dès le 17 juin, le bataillon, renforcé, remonte en ligne à Saint-Hilaire-le-Grand, et il s’y prépare à recevoir ce choc suprême dont l’ennemi, dans son orgueilleuse certitude de tout rompre, ne fait même pas secret : ne sera-çe pas le Friedensturm, l’assaut décisif en fin duquel se dictera la paix allemande ?

Bientôt, les renseignements se précisent dans nos états-majors. L’offensive principale aura lieu en Champagne. On peut l’attendre avec calme : il y a là, la IV armée (général Gouraud).

Le 13 juillet, à 20 heures, le commandant Quillard reçoit l’ordre d’exécuter le plan de défense adopté. En conséquence, il se retire avec la majeure partie de ses forces sur la position intermédiaire de Saint-Hilaire-le-Grand. Les premières et deuxièmes lignes ne sont plus occupées que par des îlots de résistance, d’un effectif total de six sections.

Ces îlots ont une mission de sacrifice : ils lutteront sur place, renseigneront sur l’attaque, la briseront par leurs feux, l’obligeront à s’infiltrer dans les couloirs battus par les artilleries française et américaine.

Le 14 juillet, vers minuit, l’offensive allemande éclate, brutale, dans un bombardement inouï de torpilles et d’obus de tous calibres. L’artillerie alliée riposte avec vigueur.

A leur poste d’honneur, et dix heures durant, les îlots s’acquittent de leur rôle : leurs fusées, leurs T.P.S., leurs téléphones, dévoilent à chaque minute toutes les phases de la lutte ; leurs mitrailleuses, leurs grenades, leurs V.B., leurs F.M., déciment les assaillants, dont beaucoup ont eu l’inutile ruse de coiffer des casques français !

Ainsi désarticulée par nos îlots, hachée par nos artilleurs, cette puissance attaque,

Qui se flattait d’atteindre Châlons dans la journée, achève de se briser contre notre position intermédiaire intacte et ne peut lui arracher même une tranchée.

Un nouvel effort tenté par l’ennemi, le 16, remportera un égal insuccès : de Reims à Massiges, le front de Champagne reste sans brèche.

Et à partir du 17, ce sont nos chasseurs qui, bondissant sur les vaincus, leur enlèvent un à un tous les postes avancés qui gênaient encore notre ligne.

La victoire s’affirmait complète ; la part du 3e bataillon y était glorieuse et cet ordre à l’armée, complétant celui de la Somme, le reconnut :

Le 3e bataillon de chasseurs : pendant la bataille de Champagne, sous le commandement du chef de bataillon Quillard, à peine reconstitué après les durs combats du Soissonais, s’est affirmé de nouveau comme un bataillon d’élite en arrêtant les attaques allemandes renouvelées jusqu’à sept fois pendant les journées des 15 et 16 juillet 1918, et en maintenant intacte la position dont la garde lui était confié.

(Ordre général des armées de l’Est, n° 1135 D, du 2 novembre 1918)

Jusque mi-septembre, le bataillon alterne entre le camp de Riberpray et la région de Saint-Hilaire, sans autres incidents de guerre que des tirs de harcèlement, souvent par obus toxiques, mais qui ne lui coûte qu’un nombre très minime de victimes.

Ailleurs et partout, les conséquences de la victoire de Champagne se précipitent : le 20 juillet, les Français rentrent à Château-Thierry ; le 2 août, à Soissons ; le 10, à Montdidier ; le 22, à Lassigny ; le 30, à Noyon ; le 1er septembre, à Péronne.

Au 13 septembre, les Français et Américains arrachent Saint-Mihiel aux Austro-Allemands.

Et le 25 septembre, le général Gouraud peut lancer à sa IVe armée l’ordre suivant :

La IVe armée, le 15 juillet, a livré la bataille qui a permis tous les succès qui se sont invariablement répétés depuis, pour la France et ses alliés, sur tous les fronts.

A notre tour maintenant, avec tous ceux qui attaquent en même tant que nous, EN AVANT !


Historique anonyme du 3e BCP IMPRIMERIE BERGER-LEVRAULT, NANCY-PARIS-STRABOURG
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