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NOUVELLE MISE A JOUR LE 15 avril 2014

lundi 24 mai 2010

Le 249e R.A.C. et l’offensive de 1918

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L'Offensive Française de la fin de Juillet 1918 à l'Armistice
(Aubvillers, Roye, Ham, Saint-Quentin, Larouillies)

Le mois de Juillet 1918 peut être considéré comme un mois décisif dans l'histoire de la guerre ; il marque l'échec de la dernière offensive ennemie celle du 15 Juillet ; les Allemands voulaient par un dernier effort rompre notre front de Champagne et nous rejeter vers le sud en enlevant au passage Reims et la montagne de Reims. Le mois de Juillet est celui où nous reprenons l'initiative des opérations en attaquant l'ennemi sur tous les points sensibles du front ; à partir du 18 Juillet, les armées alliées ne lui laisseront pas un instant de repos et l'obligeront à jeter dans la bataille toutes ses divisions, jusqu'au moment où, démoralisé, reculant partout sans espoir de nous arrêter, préférant l'humiliation à l'invasion de son territoire, il devra s'avouer vaincu et accepter nos conditions d'armistice.
Rappelé en position le 5 Juillet, dans le secteur de Grivesnes, le Régiment a fourni pendant la bataille de libération un effort considérable ; pendant les quatre derniers mois de la campagne, il n'a eu que deux courtes périodes de repos : l'une du 31 Août au 6 Septembre, l'autre du 16 au 23 Octobre.


Le 23 Juillet, il prend part à la brillante attaque d'Aubvillers, exécutée par les 114e et 135e régiments d'infanterie. Les trois Groupes sont chargés de l'appui direct des bataillons d'attaque ; à 4 h. 30 la préparation commence, à 5 h. 30 l'attaque se déclenche ; tous les objectifs sont atteints, le chiffre des prisonniers dépasse 500, dont 15 officiers, avec un chef de bataillon et tout son état-major.
Le 8 Août, les trois Groupes, qui avaient été déplacés et portés en avant, appuient la 152e Division pour le passage de l'Avre dans la région de Biaches. Le 9 Août, les batteries franchissent l'Avre à Biaches ; le 10 Août, la progression continue, l'artillerie, par une série de bonds échelonnés, se tient près de l'infanterie pour satisfaire à toutes ses demandes de tir, le 10 au soir, elle est en batterie en avant de Lignières ; pendant ces deux journées des 9 et 10 Août, la 152e Division, conservant le contact avec l'ennemi, l'avait obligé à exécuter un repli de 20 kilomètres. L'ennemi se cramponne alors au terrain aux environs de Roye et défend énergiquement Liaucourt ; le 27 Août, il doit de nouveau se replier et abandonner Roiglise et Champien, à 5 kilomètres à l'est de Roye. Le 29, le Régiment est retiré du front pour une courte période de repos.


Le 9 Septembre, le Régiment rejoint la 152e Division en avant de Ham. L'ennemi résiste avec acharnement ; il occupe les positions de la ligne Hindenburg qu'il a l'ordre de conserver coûte que coûte. Son artillerie est puissante et active ; le 15 Septembre, au cours d'un violent bombardement des positions du 2e Groupe, le Chef d'escadron LAGARDE, qui n'avait pas quitté le Régiment depuis la mobilisation et qui avait été un exemple de calme et de courage militaire pendant toute la Campagne, est grièvement blessé et devra être amputé de la jambe droite ; deux Lieutenants du Groupe, le Lieutenant GAUTHIER et le Lieutenant LE HÉNAND, sont mortellement frappés à leur poste de combat. Ces pertes cruelles ne peuvent abattre notre courage et sont pour nous des motifs de concentrer toutes nos énergies pour donner le dernier coup à l'ennemi qui faiblit et doit, presque chaque jour, abandonner un peu de terrain à notre infanterie. Le 1er Octobre, les Allemands doivent évacuer Saint-Quentin ; dans la nuit du 8 au 9 Octobre, ils abandonnent les organisations formidables de la ligne Hindenburg. Lorsque le Régiment est retiré du front, le 16 Octobre, notre ligne avait été portée à 15 kilomètres à l'est de Saint-Quentin.
Le 24 Octobre, le Régiment est engagé à l'est de Grougis et se prépare à appuyer un nouveau mouvement offensif. L'ennemi est fortement retranché derrière le ruisseau de Noirieu, doublé par le canal de l'Oise à la Sambre. L'attaque a lieu le 4 Novembre, notre infanterie (125e régiment) force le passage du Noirieu et du canal près de Hannapes en utilisant les passerelles lancées au petit jour, fait de nombreux prisonniers dont un commandant de bataillon, s'empare d'un matériel important, puis, poursuivant son succès, atteint et dépasse la route de Guise à Valenciennes. Les trois Groupes du 249e d'artillerie appuient cette attaque ; le 2e Groupe est porté le jour même à l'est du canal pour soutenir l'infanterie de plus près.
Le 5 Novembre et les jours suivants, l'attaque continue, les Allemands lâchent pied et abandonnent en hâte une région qu'ils occupaient depuis quatre ans, laissant derrière eux la population civile qui nous fait un accueil touchant ; le 7 Novembre, nous occupons le village de Labouillies, sur la route d'Avesnes à la Capelle ; un bataillon ennemi en entier est fait prisonnier ; les 8 et 9 Novembre la progression continue, et lorsque la 152e Division arrête son mouvement pour se laisser dépasser par la Division qui doit la relever, nous sommes près de la frontière belge en direction de Chimay.
Le 11 Novembre, les Allemands ne pouvant continuer la lutte sans s'exposer à un désastre militaire acceptent les dures conditions imposées par les Alliés. L'armistice nous donne l'assurance que nous aurons la Paix française, celle pour laquelle nous avons combattu pendant plus de quatre ans. Cette Paix française, c'est l'Alsace et la Lorraine rendues à leur Patrie, c'est l'obligation pour l'Allemagne responsable de la guerre de nous fournir des réparations et les garanties qui nous sont dues.
Les Artilleurs du 249e peuvent être fiers de leur rôle pendant la guerre ; la belle 152e Division, dont ils ont fait partie, a pris part à tous les grands combats ; partout où elle a été engagée, elle a maintenu l'ennemi ou l'a obligé à céder du terrain, jamais elle n'a reculé. L'union de tous les Français, l'immense bonne volonté de tous les combattants, la foi inébranlable dans les destinées de la Patrie nous ont mérité la victoire. Pour que la France puisse sortir plus grande de toutes ses épreuves, il faut que cette union se poursuive dans le travail pour la Paix et soit comme le prolongement de la bonne camaraderie qui nous réunissait tous au combat. Cela, nous le devons à la mémoire de ceux qui ont lutté avec nous et qui sont tombés à nos côtés, donnant leur vie pour la plus noble des causes : la Défense de la Patrie.

Source Historique du 249e Régiment d'Artillerie de campagne - Imprimerie de la Porte - Niort - 1920

Avec l’aimable autorisation de
Jean-Luc Dron
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