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LA SOMME - 1916
Au début de 1916, Le Premier Régiment d'Artillerie Coloniale prend part à des manœuvres dans les environs de Crévecoeur, sous la direction des Généraux FOCH et PÉTAIN, et, le 28 janvier les trois groupes cantonnent auprès de Boves (Somme), lorsqu'ils sont alertés au milieu de la nuit. Les Allemands ont attaqué à l'ouest de Péronne, enlevant Frise et avançant jusqu'à deux kilomètres de Cappy.
Dans la journée du 29 janvier, les batteries du régiment prennent position dans la région Cappy – Chuignolles, ouvrent le feu le soir même et prennent part aux combats qui durent jusqu'au 20 février, nous permettant de reprendre les bois de la Vache et du Signal au sud de Frise.
Le 16 mars 1916, le premier groupe du régiment est cité à l'ordre du corps d'armée, en même temps que la 5ème batterie (Chef d'Escadron CAUQUIL, Capitaine NOIR).
Jusqu'au mois de juin, le régiment reste en secteur, participant à tous les coups de mains de la 2ème Division Coloniale, repoussant les attaques allemandes. Mais alors, les trois groupes se concentrent à l'est de Cappy, en vue de l'attaque qui va avoir lieu le 1er juillet, après une préparation formidable qui dure huit jours pleins (23 au 30 juin). Le terrain sur lequel va s'engager la bataille s'étend sur la rive gauche et au sud de la Somme, à l'ouest de Péronne : le plateau de Santerre.
En trois jours (1er au 3 juillet), grâce à la précision des tirs et à la rapidité avec laquelle les batteries se sont portées en avant dès la première journée, assurant immédiatement leurs liaisons avec l'infanterie, toutes les positions allemandes sont enlevées sur une profondeur de sept kilomètres jusqu'à Biaches et la Maisonnette où notre infanterie se heurte à de nouvelles organisations ennemies. Les canonniers SOUPÉ et JEGAT s'y font particulièrement remarquer :
« Détachés au bataillon PRUD'HOMME comme signaleurs et agents de liaison, ils partent avec la première vague d'assaut. Le feu d'une mitrailleuse située dans la tranchée Kreutzy arrêtant nos marsouins, SOUPÉ saute résolument dans la tranchée, révolver au poing, entraînant la vague d'assaut. Devant son attitude résolue, les occupants jettent bas les armes et sont alors cueillis par les marsouins. »
Du 4 juillet au 23 août, date à laquelle les batteries sont relevées, celles-ci prennent part à toutes les attaques et contre-attaques qui vont avoir lieu dans cette région.
Le 9 juillet : attaque sur Biaches, la Maisonnette et Barleux, menée par la 16ème Division qui a relevé la 2ème Division Coloniale le 4 ; seul Barleux reste aux mains de l'ennemi.
Le 15 juillet : contre-attaque ennemie sans résultat après un intense bombardement par obus de tous calibres.
Le 20 juillet : attaque contre Barleux, pris, mais évacué dans la soirée.
Le 12 août : attaque contre le bois Blaise par le 4ème Colonial (arrêtée immédiatement par la violence du tir ennemi).
Mais, en dehors des actions ci-dessus, il y a peu de journées où il ne se soit pas produit de vigoureuses actions d'artillerie : tirs de barrage à déclencher et concentration de feux ennemis à subir où les batteries sont soumises à un bombardement ininterrompu. Le saillant formé par notre ligne, dès le 5 juillet, permettait aux batteries ennemies de nous atteindre avec des feux de front, d'écharpe et de revers. Les pertes ont été énormes.
Le Premier Régiment d'Artillerie Coloniale a vingt-cinq officiers, dont ses trois commandants de groupe et trois cents hommes de troupe mis hors de combat.
Malgré ces pertes, malgré l'extrême fatigue causée par le manque de sommeil, les bombardements à obus à gaz, les difficultés de ravitaillement (certaines batteries ont changé sept fois de position), le régiment n'a cessé de remplir, avec un dévouement soutenu et une énergie constante, ses importantes missions.
Source Historique du 1er Régiment d'Artillerie de Marine
Avec l’aimable autorisation de Jean-Luc Dron
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